La 35è édition du Popo carnaval de Bonoua (environ 50 km au Sud-Est d'Abidjan) qui s'est achevée, samedi soir, avec l'incinération du Roi, a drainé pendant deux semaines, près de 5 millions de festivaliers, annonce dans une interview-bilan à APA, le Député-Maire de cette commune, Norbert Téké Johnwan.
"Les objectifs de cette année ont été atteints. Nous attendions 5 millions de festivaliers sur toute la période des deux semaines. Avec ce qui a été constaté ce soir, l'objectif est atteint", se félicite M. Johnwan, soulignant que "cela augure d'un bon avenir pour le Popo carnaval".
Selon lui, ce Festival "est soutenu par le ministère de la Culture et de la Francophonie avec lequel nous prenons le pari de construire le siège du Popo avec le musée du Popo carnaval. Un Popo qui est assis sur le socle des faits Abouré (ethnie de Bonoua) mais qui partage avec les autres cultures".
Le Popo veut prendre sa place dans le brassage des cultures de la Côte d'Ivoire et aller loin en faisant le mariage avec d'autres carnavals et festivals. "Comme le carnaval de Rio est pour le Brésil une richesse, le carnaval de Bonoua est aussi une richesse pour la Côte d'Ivoire", poursuit le Député-Maire de Bonoua.
Pour M. Johnwan, "l'authenticité du Popo carnaval permet à la Côte d'Ivoire d'aller vers l'émergence à travers le développement de la culture et de la promotion de la culture du développement".
Il salue par ailleurs, l'appui du gouvernement au cour de cette édition et la promesse de la construction du siège du Popo carnaval. "Nous sommes entrain de gagner que le Popo carnaval soit inscrit au patrimoine de l'UNESCO (Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture)", ajoute Norbert Téké Johnwan.
" Nous somme entrain d'y travailler et comme Bassam a été inscrite au patrimoine de l'UNESCO, Bonoua n'est pas loin de gagner son inscription sur la liste des festivals de portée mondiale", estime-t-il, relevant que "le Popo qui est un label, une identité remarquable, une âme , un corps et un esprit" est "plus que mûre".
"Le Popo parraine déjà d'autres festivals en Côte d'Ivoire pourquoi pas à l'international . Nous somme entrain d'aller vers le carnaval de Rio, ce n'est pas rien", conclut Norbert Téké Johnwan.
Pour Fousséni Dembélé, Directeur de cabinet du ministre de la culture de la Francophonie, Maurice Kouakou Bandama, "le Popo carnaval de Bonoua doit gagner maintenant le pari international". " Le Popo carnaval de Bonoua s'affirme comme le carnaval le plus populaire du pays", fait remarquer M. Dembélé.
Manifestation culturelle célébrée chaque année à Bonoua, le « Popo Carnaval » tire ses origines dans les modifications que les jeunes abouré de Bonoua ont apporté à la fête annuelle des ignames. Ainsi, en 1946, ils innovèrent en organisant le Popo qui signifie "masque en langue abouré".
Beaucoup plus tard, devenus des adultes, ils baptisèrent cette fois-ci la fête du nom de « Popo Carnaval », en y introduisant l'aspect moderne (carnaval) sous la forme d'un défilé de chars.
Le « Popo Carnaval » est meublé par une semaine commerciale accompagnée d'animations (match de football, représentations théâtrales, fanfare, danses folkloriques, etc.), suivies d'un défilé d'hommes masqués, ponctué de danses et de scènes burlesques.
Il y a également au menu de ce festival, un culte ancestral, des réunions familiales, des manifestations coutumières (présentation de filles pubères, accompagnement d'une épouse chez son mari, cérémonie de naissance, etc..) ainsi que des défilés de majorettes, de chars magnifiquement décorés et de danses folkloriques sur la grande place dite place du « Popo ». Le carnaval prend fin par l'incinération du Roi et un grand bal masqué.
LS/APA
Près de 5 millions de festivaliers au Popo carnaval de Bonoua