A l’occasion de la fin de la 44ème session des chefs d’Etat et de gouvernement qui s’est tenu du 28 au 29 mars dernier dans la capitale politique ivoirienne, la Conférence a désigné le président ghanéen, John Dramani Mahama comme celui étant celui qui succède à Alassane Ouattara, président en exercice de la CEDEAO. Parcours d’un homme d’Etat à la tête d’une institution sous régionale ouest africaine.
C’est en 2011 que le président ivoirien Alassane Ouattara a été porté à la tête de la Commission des Etats Economiques de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) par ses pairs, alors que son pays venait de sortir d’une grave crise postélectorale qui a coûté la vie à 3.000 personnes.
Depuis ce temps, le président Ouattara a géré cette organisation ouest africaine avec brio. Très pragmatique, Alassane, président en exercice est sorti des vieilles habitudes des différents présidents qui ses ont succédé à la tête de cette institution africaine.
Alassane Ouattara, dans sa quête de stabilité et de recherche effrénée de la paix en Afrique en général et dans la sous région ouest africaine en particulier, ne souffle pas le chaud et le froid à la fois. Il a su toujours s’imposer quand il a fallu.
Les cas du Mali et de la Guinée Bissau sont là pour édifier les esprits. Dans la résolution de la crise au Mali, le président de la République de Côte d’Ivoire n’a pas de fleur à Haya Sanogo, (aujourd’hui en détention dans une prison au Mali) chef de file des putschistes qui ont renversé Ahmadou Toumani Touré dit ATT en 2011.
Avec l’aide de l’opération sangaris de l’armée française, les soldats de CEDEAO piloté par l’armée Tchadienne a mis fin au règne des Jihadistes et de l’Azawad, des groupes terroristes qui ont investi le nord Mali.
Le Sommet du 29 juin 2012 tenu à Yamoussoukro consacré à la situation politique et sécuritaire au Mali et en Guinée Bissau a salué le soutien politique sans faille du Conseil de Paix et de Sécurité de l’Union Africaine (UA) et du Conseil de Sécurité des Nations Unies aux efforts de la CEDEAO visant à « résoudre cette crise en étroite collaboration avec l’Union Africaine ».
Armé de courage et d’une politique dont il détient seul le secret, le président Ouattara a amené ce pays frère à l’élection présidentielle. Le Mali est en pleine réconciliation et reconstruction avec le président élu, Ibrahim Boubacar Kéita (IBK).
En Guinée Bissau qui a connu un coup d’Etat en 2012, le président exercice de la Conférence des chefs d’Etats et de gouvernement s’est montré là aussi intransigeant. Sans être pusillanime, Alassane Ouattara a mis tout en œuvre pour éviter le chao à ce pays. Pour le président ivoirien, le terrorisme ne doit pas gagner de droit de cité en Afrique.
Il s’est toujours employé à défendre le continent, (à commencer par son pays, la Côte d’Ivoire) des actes de violences dans la prise du pouvoir. Le président Alassane a mis à contribution son carnet d’adresse international aussi bien dans les règlements des conflits que dans le redressement de l’économie des pays en sous développés et qui sortent de crise.
« Nos populations attendent de nous que nous nous engagions sur le chemin de l’action et de la réalisation des grands chantiers de développement. La réhabilitation et la construction des infrastructures routières de portée régionale, la réalisation des projets d’interconnexion énergétique ainsi que des programmes de productivité agricole basés sur le travail en réseau et le partage des technologies, permettront de consolider l’armature économique de notre sous-région » disait-il le 29 juin 2012.
En tout cas, le président part de la présidence de la CEDEAO, mais reste tout de même pour apporter son savoir et sa technique réussie à résoudre les crises. Pour tout cet effort consenti, le président Ouattara a eu droit à un hommage mérité de la part de ses pairs de la CEDEAO le samedi 29 mars dernier.?
Bosco de Paré
Présidence de la CEDEAO : Ce que le président Ouattara a apporté à la Commission en 2 ans de mandat - Photo à titre d'illustration