« L'idéal, c’est qu’on ait un candidat face au président actuel »
Votre absence lors du premier meeting de la Coalition pour le changement a été remarquée à Abidjan. Pourquoi est-ce que vous n’étiez pas présent ?
Parce que je n’étais pas à Abidjan, et donc j’avais des engagements pris depuis longtemps.
C’était un rendez-vous considéré comme important. Certains s’interrogent du coup, sur votre adhésion au contenu de la charte qui a été signée. Est-ce que vous avez des réserves sur le texte qui a été adopté ?
C’est vrai que j’ai fait quelques remarques, des nuances de termes, mais en fait le plus important c’est qu’on partage le même objectif. On veut un changement et ça, c’est le plus important.
Quelles sont vos réserves ?
Moi, je suis le candidat de la réconciliation, et vraiment je ne veux pas fermer toutes les portes. Je veux quand même, en tant que diplomate, qu’on laisse la possibilité de discuter de tout sans agressivité.
Vous trouvez que la charte va trop loin peut-être, en posant notamment comme préalable à l’organisation des élections la dissolution de l’actuelle Commission électorale ?
Non, pas du tout. Pour ça, je suis d’accord absolument avec l’Alliance. En 2010, la Commission était l’épicentre de toutes les critiques. Même le président Bédié a dit qu’on lui avait volé 600 000 voix. C’est grave ! Vraiment, il aurait fallu qu’on fasse table-rase de cette institution pour les prochaines élections.
Quitte au stade où on en est, éventuellement, à se préparer à un report de scrutin ?
Tout est possible. Moi je n’exclus rien du tout.
Vous exigez également dans cette charte la libération des prisonniers politiques, notamment de l’ancien président Laurent Gbagbo. Comment convaincre la Cour pénale internationale (Cpi) de le libérer, alors que son procès doit s’ouvrir en novembre ?
De toute façon, je crois que c’est un mécanisme judiciaire qui a sa propre logique. On ne peut pas entraver la bonne marche de la Cpi. Maintenant, le principe, c’est qu’on veut sa libération parce qu’on veut la paix en Côte d’Ivoire. Il n’y aura pas de paix si vraiment on ne ramène pas tout le monde à la maison.
Mais là, il s’agit d’en faire un préalable encore une fois, à l’organisation de ces élections. Donc, si la décision dépend de la Cpi, comment en faire un préalable ?
On dit : « Heureux celui qui ne connaît pas ». Moi je connais le système international mieux que certaines personnes. Je ne peux pas empêcher certaines personnes d’avoir ce préalable, mais je sais ce qui est possible et ce qui n’est pas possible.
Cette coalition est un rassemblement idéologique assez hétéroclite. Quel est le point commun entre vous tous, au-delà de la volonté de barrer la route à Alassane Ouattara ?
Ce n’est pas une question de personne, c’est une question de changement total dans la façon de gérer la Côte d’Ivoire. Mon ambition c’est l’éthique en politique en Côte d’Ivoire. Et la Côte d’Ivoire est un pays très complexe. J’ai été ambassadeur de Côte d’Ivoire à Genève. Le président Houphouet-Boigny a passé deux mois de vacances à Genève, j’ai passé cinq heures par jour avec lui. Et c’est là que j’ai compris combien la Côte d’Ivoire est difficile à gouverner. Et c’est ce que je veux vraiment, parce je ne veux pas que la Côte d’Ivoire retombe encore dans les erreurs du passé.
Mais on le voit, cette coalition encore une fois, regroupe des personnalités hétéroclites. Vous n’êtes pas d’accord sur tout. Pensez-vous que vos électeurs vont s’y retrouver ?
La division est artificielle. Tout ce monde était au Pdci avec le président Houphouet-Boigny. Il y a quand même les embryons d’une Nation. Et ça, ça me rassure pour l’avenir.
Ça signifie que vous allez choisir un candidat unique à la présidentielle ?
On va en arriver là certainement. Que tout ce monde se présente aujourd’hui, c’est la démocratie. On verra au fur et à mesure qui est qui et quel sera le choix des électeurs possible ? Mais l’idéal, c’est qu’on ait un candidat face au président actuel.
Comment doit-il être désigné selon vous ?
Dans la charte, il y a tout un processus qu’on a déjà évoqué.
Quel processus ?
Les concertations. (...) Lire La suite sur Linfodrome
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