C’est connu, les périodes de campagnes présidentielles sont des périodes où les candidats promettent souvent monts et merveilles pour s’attirer le plus de voix possibles.
En Côte d’Ivoire, la campagne qui s’est ouverte le vendredi 9 ne déroge pas à la règle. Sur les 8 candidats qui sillonnent le pays pour convaincre les populations, sept (excepté Alassane Ouattara) ajoutent toujours un « bonus » dans leurs promesses de campagne, bonus supposé leur faire engranger plus de voix :il s’agit de la libération du président Laurent Gbagbo, actuellement en prison à la Haye et dont le jugement est prévu pour le 10 novembre prochain.
Pour le député Kouadio Konan Bertin (KKB), il s’agit de l’affaire d’une semaine, « votez-moi et en une semaine je ferais revenir Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé » a-t-il promis lors d’un meeting à Menni.
Côté Front Populaire Ivoirien (FPI), c’est une évidence. Une fois Affi N’guessan élu, l’ex-président Laurent Gbagbo sera remis à ses parents.
« Comment peut-on rêver à la réconciliation en ignorant Laurent Gbagbo, qui est emprisonné à l'extérieur? Il est illusoire de penser réconciliation en excluant une partie des Ivoiriens. Je vais mettre fin à tout cela » dixit Charles Konan Banny, qui lui aussi compte sur le retour de l’ex-président pour réconcilier les ivoiriens.
Rappelons que lors des dernières élections, Laurent Gbagbo a obtenu près de 47% des voix au second tour de la présidentielle face à Alassane Ouattara. Un électorat qui pourrait faire du bien à un des candidats en cas de soutien effectif.
Seulement voilà, le concerné aurait réagit ce mardi, dans un communiqué, par la voi de son porte-parole Koné Katinan, en demandant à tous les candidats de s’abstenir d’associer son nom et son image à la conduite de leur campagne ou de tenir des propos qui pourraient prêter à équivoque quant à un quelconque soutien qu’il apporterait à leur candidature.
Concernant son appel à soutenir la candidature d’Affi N’guessan, publié par le magazine Jeune Afrique et longuement repris dans la presse locale, le fils de Mama assure « n’avoir donné aucune consigne de vote en faveur de tel ou tel autre candidat » et dit « se concentrer sur l’ouverture imminente de son procès qui mobilise l’exclusivité de son attention et de son énergie. »
Ces différentes promesses font certainement rigoler le procureur de la CPI, Fatou Bensouda qui a déjà verrouillé la comparution de Gbagbo et le président sortant Alassane Ouattara, candidat à sa propre succession, qui compte s’imposer dès le premier tour pour éviter toute spéculation.
La campagne électorale s’achève ce vendredi à minuit.
Ahopol
Photo:AFP / Le procès de l'ex-président doit s'ouvrir ce 10 novembre