Avec en ligne de mire la participation de la gente féminine aux prochaines échéances électorales, la fondation Friedrich Naumann, en collaboration avec le Réseau des Éducateurs aux Droits de l'Homme, à la Démocratie et Genre (REDHG) a organisé sa 9ème conférence-débat des "Jeudi Libéraux", ce Jeudi à son siège, sis à Cocody Danga.
Placée donc sur le thème de la "Contribution et implication de la femme ivoirienne pour des élections inclusives et apaisées en 2015", la conférence a été rehaussée par la présence de l'ambassadeur d'Allemagne en Côte d'Ivoire, Son Excellence Dr. CLaus Bernard AUER, des représentants de la primature, du ministère de la Solidarité, de la Famille, de la Femme et de l’Enfant et de la société civile.
L’objectif principal étant de permettre à la femme ivoirienne de prendre conscience du bien fondé de son implication dans le processus électoral, en vue d’obtenir des élections inclusives et apaisés en 2015.
Cependant, cette prise de conscience n'est pas effective, déplore Sophie Konaté, Chargée de Programme à la Fondation Friedrich Naumann, qui regrette "la faible participation des femmes au processus électoral et au sein des différentes formations politiques."
"Pour bon nombre de femmes, les élections sont l'affaire des hommes et uniquement des hommes" a-t-elle déploré, ajoutant que "seulement trois femmes ont fait acte de candidature pour la présidentielle d'octobre 2015 sur les 33 candidats.
Selon elle, "les femmes doivent s'impliquer dans le procéssus électoral et contribuer à des élections apaisées" pour surtout éviter le scénario des élections de 2010 qui étaient censées sortir la Côte d'Ivoire de crises en répétition, mais qui ont fait plus de 3000 morts.
M. Touré Moussa, coordonnateur national du REDHG, a indiqué que son organisme entend faire du respect des droits de l'homme une réalité en Côte d'Ivoire, dans la sous-région et dans le monde.
"Notre souci, c'est d'avoir des élections apaisées et inclusives" a-t-il souhaité, justifiant que les femmes, qui représentent près de la moitié de la population ivoirienne "peuvent enrichir les processus de prises de décisions et contribuer à l'émergence d'une nouvelle éthique politique en Côte d'Ivoire.
"Par leur actions, les femmes sont capables d'éliminer la discrimination et la violence et privilégier le bien-être."
La Secrétaire exécutive de l'Observatoire national de l'équité et du genre, Mme Kaba Yaya Fofana a cependant indiqué qu'il serait difficile de rassembler les femmes autours d'une même cause politique, mais selon elle, le leadership féminin devrait commencer par la lutte pour les bonne conditions des femmes elles-mêmes.
C'est une femme leader, en la personne de Mme Namizata Sangaré, Superviseur S/C Droits Economiques Sociaux et Culturels à la Commission Nationale des Droits de l’Homme de Côte d’Ivoire(CNDHCI) qui s'est chargée d'instruire l'assemblée sur le rôle déterminant que les femmes jouent dans le processus électoral, malgré le fait que la politique soit considéré comme un milieu d'hommes.
Elle s'est notamment attelée à démontrer que les femmes, qui représentent 48,7% selon le dernier recensement de la population et sont par nature pacificatrices et facilitatrices dans le règlement de conflit ont un rôle important dans la société et particulièrement en Côte d'Ivoire en cette période électorale.
Notons que lors des échéances présidentielles de 2010, les femmes ont représenté 51% de la liste électorale.
Pour Mme Sangaré, les élections doivent être inclusives et apaisées. Pour cela la femme doit apporter sa part à l'oeuvre commune et s'impliquer d'avantage.
Une sensibilisation, qui vise à lui faire connaitre l'importance de sa participation au processus électoral et tous ses droits se rapportant aux élections est aussi nécessaire, après quoi intervient la mobilisation de toutes les femmes au plan national comme international.
"Nous devons renforcer par la formation et la sensibilisation, le leadership et l'engagement des femmes ivoiriennes en vue d'accroître leur implication massive et objective au processus électoral à venir" a-t-elle conseillé.
L'assemblée a manifesté de manière unanime, le désir de voir des femmes unies et impliquées dans la vie socio-politique du pays afin d'assurer des jours meilleurs à la Côte d'Ivoire.
Rappelons que La Fondation Friedrich-Naumann est une Fondation Allemande pour la politique Libérale qui promeut la liberté individuelle et le libéralisme par l’éducation.
Ahopol
pr.aholia@lebabi.net
Photo:Ahopol-Lebabi.net / Conférence-débat des jeudis libéraux de la fondation Friedrich Naumann