Le dialogue politique entre le gouvernement et les partis et groupements politiques a repris le jeudi 9 janvier 2020 à Abidjan.
Au cours de cette 2e phase, les parties prenantes travaillent sur la finalisation du code électoral. Après un mois de travaux, les choses étaient très avancées mais la signature du document final sanctionnant les négociations entre le gouvernement, les partis politiques et la société civile sur la réforme du code électoral n'a pas encore eu lieu.
Initialement prévue, jeudi 6 février dernier, cette signature a été reportée sine die. Mais, selon des sources proches des discussions, le cautionnement pour la présidentielle et l'introduction du système de parrainage ont été au cœur des discussions avec des déclarations dans chaque camp.
Pour ce qui est de la caution, des propositions allant de 50 à 100 voire 250 millions f cfa ont été faites. Ou encore, si le ticket présidentiel, est à deux candidats, 20 millions de f cfa pour chacun soit 40 millions de f cfa. «Pour nous, une candidature doit être sérieuse. Nous avons décidé que le remboursement se fasse pour tous les candidats qui obtiendraient 10 % du suffrage exprimé.
D'autres ont proposé 5 %. Les échanges se sont déroulés dans une bonne ambiance», a confié notre source. Cette idée de hausse du cautionnement pour la présidentielle avait été émise par le chef de l’État en novembre 2019 dans la région du Hambol au terme d'une rencontre avec les cadres. Le président Ouattara s'était dit favorable à une «caution minimum de 100 millions de fcfa» pour l’élection présidentielle, ce qui pourrait permettre d’éviter un nombre pléthorique de candidatures.
Le président de la République avait rassuré «les uns et les autres qu’il n’y a pas de plan d’éviction de qui que ce soit et que tous ceux qui voudront aller aux élections, pourront aller aux élections ». Pour lui, la compétition doit être la plus ouverte possible. «Mais je demande au gouvernement de faire en sorte que nous n’ayons pas 50 candidatures ou 12 candidatures comme en Guinée Bissau», avait fait observer M. Ouattara. «Une élection présidentielle doit être une compétition et dans nos pays, nos compatriotes doivent avoir des candidats qui pourront venir parler aux Ivoiriens le temps nécessaire et dire ce qu’ils envisagent de faire, comment ils vont le faire avec quels moyens», avait poursuivi M. Ouattara, estimant que «c’est important qu’il n’y ait pas trop de candidats».
« J’ai demandé au gouvernement d’étudier les voies et moyens pour ce faire. Peut-être faire comme au Bénin. (…) Je pense qu’il faut mettre la caution au minimum à 100 millions f cfa parce que si on veut être président de la République, on doit pouvoir sortir au moins 100 millions f cfa pour sa campagne », avait indiqué le président ivoirien. Pour l'heure, rien n'est encore arrêté. Le gouvernement, les partis et groupements politiques et la société civile sont toujours au stade des discussions. «Ce sont des discussions. Les points de divergence existent et le gouvernement n'a pas rejeté systématiquement les propositions. Même si la plupart des partis politiques sont tombés d'accord pour le cautionnement», a encore dit notre informateur. Avant d'ajouter : «Tout le monde est d'accord pour le cautionnement. C'est juste le montant qui pose problème. A la veille de la signature, la plupart était pour 50 millions de fcfa».
Concernant le système de parrainage, procédure par laquelle les candidatures sont présentées, soit par des élus, soit par un certain nombre de citoyens donnant leur accord à cette candidature, il fait son petit bonhomme de chemin. Notre informateur avance que les parties à la table des négociations auraient opté pour le parrainage citoyen. «Nous avons opté pour 1 % de signature de la population d'une région ou de deux district. Nous avons demandé le parrainage citoyen. C'est un parrainage qui prend en compte l'ensemble de la population en âge de voter», a révélé notre source.
Le chef de l'Etat avait également noté les questions de parrainage à Katiola lors des échanges avec les cadres. «Le Sénégal l’a fait mais il faut que ça soit suffisamment souple. Je considère qu’il faut qu’il n’y ait pas trop de candidats pour que les Ivoiriens puissent entendre les candidats, voir ce qu’ils proposent, comment ils vont faire ce qu’ils proposent, ça permet de faire un choix responsable et un choix qui permettra également au pays de continuer d’avancer », avait encore soutenu M. Ouattara, indiquant que «le système électoral est très important».
Il faut noter que c'est à la demande de Ensemble pour la démocratie et la souveraineté (Eds) et la Coalition pour la démocratie, la réconciliation et la paix (Cdrp), deux groupements de l'opposition ivoirienne que la signature du document final sanctionnant les négociations entre le gouvernement ivoirien, les partis politiques et la société civile sur la réforme du code électoral initialement prévue, jeudi 6 février 2020, a été reportée.
Cyrille DJEDJED
Présidentielle 2020: Vers la hausse de la caution et l'introduction du système de parrainage