Au Kenya, on attend toujours la décision de Raïla Odinga, le chef de la coalition de l'opposition Nasa. Depuis l'annonce des résultats officiels qui donnent Uhuru Kenyatta vainqueur de l'élection présidentielle avec plus de 54% des voix, l'opposition campe sur ses positions assurant que les élections ont été « volées » par le gouvernement. Mais Raïla Odinga tarde à dévoiler sa stratégie. Il peut soit accepter la défaite, soit déposer un recours en justice, soit appeler à la mobilisation populaire. Mais il doit d'abord prouver que les élections ont bien été truquées. Sa dernière attaque en date contre la commission porte sur la publication des procès-verbaux.
Une semaine après le vote, les Kényans attendent toujours la publication de certains des procès-verbaux. Les formulaires 34a portant les résultats de chaque bureau de vote, et les formulaires 34b portant ceux au niveau des circonscriptions, devaient être mis en ligne sur le site de l'IEBC (la Commission électorale indépendante) plus rapidement après le scrutin.
Une mesure qui visait à éliminer tout soupçon quant à la transparence de la transmission électronique des résultats. Mais lundi, il manquait encore une vingtaine de formulaires 34a, et aucun des formulaires 34b n'étaient disponibles en ligne. Un retard qui nourrit les soupçons de fraudes des partisans de l'opposition, se désole Nic Cheeseman, spécialiste de la politique kényane.
Dans un communiqué publié lundi, la coalition de l'opposition a en effet annoncé n'avoir eu accès à aucun des procès-verbaux des circonscriptions. Faux, rétorque la commission électorale qui assure avoir transmis tous ces PV à l'opposition.
Pour la Nasa, la comparaison de ces PV avec les résultats électroniques est essentielle car elle devrait définitivement valider ou invalider le résultat de l'élection présidentielle.
Le leader de l'opposition Raïla Odinga pendant un meeting dans le bidonville de Mathare à Nairobi, le 13 août 2017. © REUTERS/Siegfried Modola