Du mercredi 13 au jeudi 14 novembre 2019, il s'est tenu à l'hôtel Afrikland de Grand-Bassam, à l'initiative du ministère auprès du président de la République chargé des Relations avec les institutions de la République, un atelier de renforcement des capacités des journalistes et blogueurs professionnels, sur « Une bonne connaissance des institutions de la République par les professionnels des médias, pour une meilleure communication ». Durant deux journées, les participants à cet atelier ont été édifiés sur l'organisation, les attributions et le fonctionnement des 12 institutions que compte le pays.
Au deuxième jour, l'intervention très attendue du nouveau président de la Commission électorale indépendante (Cei), Ibrahime Coulibaly-Kuibiert, a été l'occasion pour lui de s'ouvrir et de présenter son ambition pour cette institution, à environ 11 mois de la présidentielle d'octobre 2020. Sans faux-fuyant, il s'est ouvert aux journalistes et blogueurs professionnels, se prononçant sur plusieurs sujets. Réagissant aux propos qui le présentent comme un homme du pouvoir, le président de la Cei a indiqué : « je suis gêné d'être taxé d'être un homme du pouvoir parce que ce n'est pas vrai… ». À l'écouter, « il y a bien longtemps que je me suis affranchi » de ces considérations. Aussi, a-t-il demandé qu'on lui rapporte « la preuve de son appartenance au pouvoir » actuel. « Je suis gêné quand on dit des choses qui ne sont pas vraies », a-t-il soutenu, soulignant cependant que cela ne veut pas dire qu'il n'a pas de contact avec le pouvoir Ouattara.
D'ailleurs, il n'a pas renié son accointance avec le président du Conseil constitutionnel, dont il a été le Secrétaire général, avant d'être désigné à la Cei. « Je suis allé à son école. Pour rien au monde, je ne vais renoncer à mes relations, surtout celles qui me rendent meilleur. Je ne peux m'affranchir de sa tutelle. Mais la seule tutelle qui vaille, c'est celle de la loi… je ne viens pas déclarer élu ou perdant le pouvoir, mais le candidat qui aura recueilli le plus de suffrages. S'il est du pouvoir, tant mieux. S'il n'est pas du pouvoir, tant pis. Ne vous en faîtes pas pour mon courage », a-t-il déclaré.
Pour lui, la requête déposée par l'opposition devant la Cour africaine des droits de l'Homme et des peuples (Cadhp) ne l'empêche pas, pour l'heure, de poursuivre son travail. « C'est en application de la première décision qu'il y a eu la recomposition de la Cei », a-t-il rétorqué. À l'écouter, la proclamation des résultats de la présidentielle dans le Quartier général (Qg) de campagne d'un candidat en 2010...
Présidentielle de 2020: Coulibaly-Kuibiert (Pdt de la Cei) avoue : « Je suis gêné d'être taxé d'être un homme du pouvoir. »