Quatre membres du Parti démocratique de Côte d'Ivoire (PDCI), allié du président Alassane Ouattara, ont rejeté jeudi les consignes de leur parti et refusé la candidature unique du chef de l’État sortant pour la présidentielle d'octobre.
L'ex-Premier ministre Charles Konan Banny, l'ancien ministre des Affaires étrangères Amara Essy, l'ex-vice-président de l'Assemblée nationale Jérôme Kablan Brou et le député Bertin Kouadio Konan sont surnommés "les frondeurs" du PDCI. Les uns comme les autres se verraient bien représenter le PDCI à la présidentielle.
Lors d'une conférence de presse, tous ont fustigé jeudi "l'appel de Daoukro", du nom du fief de l'ex-chef de l’État et président du PDCI Henri Konan Bédié. En septembre à Daoukro, Bédié avait fait allégeance à Alassane Ouattara, lui promettant qu'il serait le "candidat unique" de la majorité.
Le PDCI, "un parti vivace, peut aller à des élections pour les remporter", ont affirmé les quatre frondeurs, qualifiant cet appel d'"irrecevable". C'est un "diktat" de M. Bédié, "tombé dans des pratiques autocratiques", et qui a "méprisé les militants", a pesté M. Brou.
Henri Konan Bédié a déjà appelé à trois reprises depuis septembre à soutenir le chef de l’État. Le PDCI tient congrès samedi pour entériner cette stratégie, qui prive de fait l'ancien parti unique d'un candidat pour la présidentielle d'octobre.
Les "frondeurs" ont affirmé jeudi qu'ils "n'y seront pas". "Aller à ce congrès, c'est avaliser ce qui va se faire, or nous sommes contre", a déclaré M. Essy, ajoutant vouloir éviter des incidents. Mi-décembre, des coups de poing avaient été échangés lors d'une réunion similaire.
"Nous sommes quatre militants actifs importants du PDCI", a également pointé M. Banny, rejetant toute défection.
Président de la République de 1993 jusqu'au putsch de 1999, M. Bédié est un partenaire-clé de M. Ouattara, dont il avait permis l'élection en 2010 à la faveur d'une alliance au second tour.
La Côte d'Ivoire sort d'une décennie de crise politico-militaire, qui a culminé avec les violences post-électorales de 2010-2011. Plus de 3.000 personnes étaient mortes en cinq mois.
La réussite du scrutin d'octobre 2015 est jugée primordiale pour la stabilité du pays.
Outre M. Ouattara, l'ancien président de l'Assemblée nationale Mamadou Koulibaly (opposition) est candidat à la présidentielle.
L'ex-vice-président de l'Assemblée nationale Jérôme Kablan Brou, l'ex-Premier ministre Charles Konan Banny, l'ancien ministre des Affaires étrangères Amara Essy et le député Bertin Kouadio Konan