Les principaux adversaires du chef de l'Etat ivoirien sortant Alassane Ouattara ont appelé lundi à manifester dans une semaine à Abidjan pour réclamer un "accès équitable aux médias d'Etat", à un mois de la présidentielle du 25 octobre.
L'ancien Premier ministre (2005-2007) Charles Konan Banny, entouré de l'ex-président de l'Assemblée nationale Mamadou Koulibaly, du député de la majorité Bertin Konan Kouadio et d'un représentant d'Amara Essy, ancien ministre des Affaires étrangères (1990-1999) de Côte d'Ivoire, candidats contre M. Ouattara, accusent ce dernier de s'être "approprié la télévision pour faire sa propagande".
La Radio télévision ivoirienne (RTI-public) "c'est notre télévision", a affirmé M. Banny, lors d'une conférence de presse. "Nous ne voulons pas que quelqu'un s’en approprie pour faire sa propagande", a-t-il martelé.
Ces opposants, issus pour la plupart de la Coalition nationale pour le changement (CNC), ont également renouvelé leur exigence sur la "dissolution" de la Commission électorale indépendante (CEI), en charge du scrutin qu'ils considèrent favorable au président sortant.
Le Rassemblement des républicains (RDR, au pouvoir) a réagi, en appelant ces militants à ne "pas donner suite à cette énième provocation".
Le porte-parole du RDR, Joël N'Guessan, a dénoncé "des risques éventuels que nos opposants font courir à notre société, à moins de 35 jours de la future élection présidentielle".
"La Côte d'Ivoire n'a plus besoin de ça (troubles). Elle a besoin d'une démocratie apaisée", a affirmé à l'AFP Mamadou Touré, porte-parole des jeunes du candidat Alassane Ouattara, dénonçant une "tentative d'instrumentalisation de la jeunesse" par des gens "qui veulent créer la chienlit".
Des heurts ont fait deux morts et plusieurs blessés le 10 septembre à Gagnoa (230 km au nord-ouest d'Abidjan), fief de l'ex-président Laurent Gbagbo, en réaction à la validation par le Conseil constitutionnel de la candidature de M. Ouattara à la présidentielle du 25 octobre.
La Côte d'Ivoire vivra en octobre une élection cruciale pour la stabilisation du pays, après la crise post-électorale de 2010-2011, épilogue sanglant d'une décennie de crise politico-militaire.
En 2010-2011, plus de 3.000 Ivoiriens étaient morts en cinq mois de violences causées par le refus de Laurent Gbagbo de reconnaître la victoire d'Alassane Ouattara à la présidentielle de novembre 2010.
Appel à manifester des principaux adversaires de M. Ouattara