Du 25 au 27 novembre 2013 se tient à Abidjan la 29ème réunion annuelle du Réseau de prévention des crises alimentaires (Rpca) au Sahel et en Afrique de l’Ouest sur le thème : «Indicateurs et outils méthodologiques de mesure de la résilience».
A l’ouverture, hier, le représentant des partenaires techniques et financiers de l’Alliance globale pour la résilience (Agir) Sahel et Afrique de l’Ouest a rappelé que le dispositif régional de prévention et de gestion des crises alimentaires (Pregec) a conclu la semaine dernière à Lomé, que plus de 13 millions de personnes sont en insécurité alimentaire à des degrés variables, notamment la Côte d’Ivoire, la Mauritanie, le Niger, le Sénégal, la Gambie, le Burkina Faso, et le Tchad.
Il a même précisé qu’il y aura plus de personnes en insécurité alimentaire en 2014 que l’année dernière et, paradoxalement, plus que lors de la crise de 2012. Il a réaffirmé le soutien de l’Union européenne et des Etats membres aux côtés des gouvernements et des populations bénéficiaires de la région dans l’atteinte de l’ambitieux objectif de «faim zéro» à l’horizon 2020.
Et ce, à court terme, en accompagnant les efforts humanitaires encore nécessaires aussi à moyen et long termes, dans le cadre d’Agir et de la programmation conjointe avec les organisations régionales et les Etats en associant la société civile et le secteur privé. Au nom du 1er ministre Daniel Kablan Duncan, le ministre de l’Agriculture, Coulibaly Sangafowa, a indiqué que la malnutrition au Sahel et en Afrique de l’Ouest reste une question préoccupante en raison des taux de malnutrition chronique supérieurs à 40 % dans certaines zones et des taux de malnutrition aiguë globale qui dépassent régulièrement le seuil critique de 15% dans certaines de nos régions.
C’est pour cela qu’il trouve en la semaine du Sahel et de l’Afrique de l’Ouest, une opportunité de traiter de ces sujets d’importance capitale pour la région. Pour François Xavier De Donnea, président du Club du Sahel et de l’Afrique de l’ouest, l’Alliance globale pour la résilience dans les 2 régions aborde une nouvelle étape qui s’avère prometteuse. Ibrahima Dième, commissaire Dsame, a dit que la Commission de l’Uemoa mettra tout en œuvre pour que la sécurité alimentaire soit une réalité dans la région.
Et à ce titre, l’Uemoa entend mobiliser 492 milliards Fcfa pour agir dans ce sens. Djimé Adoum a, au nom du comité permanent inter-Etats de lutte contre la sécheresse dans le sahel, rappelé que la 29ème session du Rpca constitue, pour nos Etats, un évènement majeur dans le dispositif régional de veille sur la sécurité alimentaire et nutritionnelle au Sahel et en Afrique de l’Ouest.
Dr Marc Lapodini Atouga, commissaire de la Cedeao, a indiqué que l’institution sous régionale fait beaucoup pour résorber la question, même s’il est crucial d’appuyer les Etats dans la mobilisation des ressources financières, en évitant de rester dans le processus sans fin de planification. Il a ajouté que bientôt la Cedeao viendra appuyer le programme de riz en cours en Côte d’Ivoire. Quant à Mamadou Cissokho de la société civile, il a souhaité que les organisations régionales et institutionnelles accompagnent au mieux les agriculteurs en mettant à leur disposition des ressources nécessaires.
FRANÇOIS BECANTHY
Prévention des crises alimentaires au Sahel et en Afrique de l’Ouest Il y aura plus de personnes en insécurité alimentaire en 2014 - Photo à titre d'illustration