Yacou le Chinois, le ''célèbre'' prisonnier de la Maison d'arrêt et de correction d'Abidjan (Maca), a encore fait parler de lui hier mercredi.
Il a suffi d'un simple déplacement de l'homme pour que la panique s'installe au sein de la Maca, mettant en alerte les gardes pénitentiaires ainsi que les autorités de la prison d'Abidjan. Yacou le Chinois a, en effet, mobilisé pour son déplacement de sa cellule au bureau du régisseur de la Maca, un bouclier, sinon une marée humaine, assurant d'office sa sécurité.
Le fait à l'origine de ce déferlement humain qui a contraint tous les civils présents ce jour au sein de la Maca et les membres de l'administration pénitentiaires à se réfugier dans les bureaux, une histoire de téléphone cellulaire. En effet, selon notre informateur, un dénommé Doumbia aurait fait main-basse sur le téléphone portable d'un autre détenu, un ''bon petit'' de Yacou le Chinois.
À ce dernier, il aurait été demandé la somme de 5000 Fcfa en échange du téléphone portable. Laquelle somme aurait été remise au dénommé Doumbia et qui, à la surprise du propriétaire du téléphone, aurait refusé de tenir son engagement, ayant gardé en plus du téléphone, la somme de 5000 Fcfa qu'il aurait reçu. « Va appeler ton Yacou là si tu veux, je n'ai pas peur de lui », aurait lâché Doumbia, confie notre interlocuteur.
C'est ce qui a amené le caïd du Bâtiment C à se rendre au bureau du régisseur de la Maca, sans doute pour l'informer de ce qui pourrait advenir dans l'hypothèse où son filleul ne rentrait pas en possession de son téléphone. Heureusement, les 45 minutes qui ont suivi son tapage dans la cour de la prison, le calme est revenu.
Faut-il le rappeler, ce incident est survenu quelques minutes seulement après la fin de la cérémonie de remise d'attestation aux participants au projet ''justice réparatrice et assistance judiciaire'' organisée par l'Association nationale d'aide aux prisonniers (Anap). C'est un projet qui a consisté à former les détenus sur les droits humains en milieu pénitentiaire (volet assistance judiciaire).
L'Anap a également organisé des sessions de rencontres entre 24 victimes et 24 auteurs d'actes criminels détenus à la Maca. Et cela dans le cadre de la réconciliation post-crise. « Les victimes et leurs offenseurs se sont parlé en face. Les victimes ont accordé leur pardon aux détenus. Cela va contribuer à la réconciliation nationale », s'est réjoui Sœur Thérèse de Villette, coordinatrice et chargée du projet. La cérémonie a eu lieu en présence du juge d'application des peines, le procureur Allah Kouamé, du Directeur de la Maca, Koné Hincléban.
Prison civile : yacou le chinois fait parler de lui. - Photo à titre d'illustration