Bibliothèque de l'Institut Goethe, en ce début de matinée du samedi 19 juillet. A l’honneur, Véronique Tadjo, grande lauréate du prix littéraire Kailcedra des lycées et collèges, édition 2014, plébiscitée par le jury de jouvence, à travers son livre " L'ombre d'Imana".
Cet ouvrage, un récit de voyage, oscillant entre réalité et fiction aux pays des mille collines, est le fruit d'une résidence d'écriture organisée en 1998 afin que des artistes témoignent, à leur façon, de l'horreur du génocide rwandais.
L'auteur est romancière, peintre également, professeur en Afrique du Sud où elle dirige le département de français à l'université de Witwatersand. De passage en Côte d'Ivoire, sa terre d'origine, celle qui se définit comme une citoyenne du monde, le produit d'un voyage, rencontre entre un Ivoirien et une Française, est venue recevoir son prix, et rencontrer son public.
L'atmosphère était conviviale et chaleureuse, l'échange, vif avec les élèves. Tadjo a parlé du livre mais également de son expérience qu'elle a bien voulu partager. De pareilles rencontres sont rares donc riches, riches de ce partage entre deux générations qui ont souvent du mal à communiquer. L’échange entre Véronique Tadjo et l'assemblée est allée bien au-delà de l’écriture de son roman.
L’auteur a évoqué différentes problématiques liées à l'identité, Le pari était là, pour Alex Kipré et son équipe qui ont fait le choix de donner la parole aux jeunes afin de juger le travail des aînés. Un moyen subtil de leur inculquer le goût de la littérature. Si ce choix avait paru un tant soit peu utopique, les élèves des 15 écoles participants à ce challenge ont relevé le défi.
Traye Bi Gohi élève officier à l'Ecole militaire préparatoire technique (Empt) de Bingerville, lauréat des délégués a dit son émotion à la découverte de ces récits bouleversants, ces témoignages de vies brisées. Mais également de la richesse de ce voyage au fil de pages.
Le professeur Charles Nokan, président de la commission qualifiante, s'est dit fier de voir cette face de la jeunesse ivoirienne. Il a souhaité que de cette initiative naissent de grands écrivains, des hommes de culture capables d'utiliser des mots, non des armes pour défendre des idéaux.
Cette rencontre a mis le point final à l'édition 2014 du prix littéraire 2014, pour que vive celle de l'édition 2015.
© Ivoire-Presse / Prix Kaïlcedra : Les élèves de Cocody et d`Abobo motivés à la lecture