Deux journalistes témoins face à six prévenus également journalistes ou acteurs de la presse. C'était donc une affaire d'hommes de média au Palais de Justice du Plateau le mardi 3 février 2015, à l'occasion du procès en Assises des proches de Laurent Gbagbo.
Poursuivi pour plusieurs infractions dont celles d'atteinte à la sûreté de l'Etat et d'atteinte à la défense nationale, Hermann Aboa, ex-journaliste à la Radio diffusion télévision ivoirienne (Rti) a été chargé par Aka Sayé Lazare, ancien patron de la Rti.
Ce dernier n'y est pas allé de main morte pour tancer son confrère en ce qui concerne l'émission ''Raison d'Etat'' que le prévenu a animée pendant la crise post-électorale. « J'ai regardé cette émission une seule fois. Le contenu n'était pas professionnel. C'était une émission orientée, une émission d'intoxication. Je sais de quoi je parle», a déclaré l'ex-Directeur général de la Rti.
En outre, selon Aka Sayé Lazare, Hermann Aboua est le seul indiqué pour porter la responsabilité de ce qui s'est dit sur le plateau de ''Raison d'Etat''. Pour justifier sa position, le témoin a évoqué ''la clause de conscience'' dont doit se souvenir, selon lui, chaque journaliste.
Car, « un animateur n'est pas un robot. Il peut refuser une émission ». C'est fort de ce commentaire qu'Aka Sayé Lazare a déclaré à la barre que, «quand on anime une émission, on en est entièrement responsable ». Ces déclarations du journaliste qui ont eu le mérite de ''réveiller'' l'équipe de la Défense prennent le contre-pied des propos soutenus par le mis en cause.
En effet, face à la Cour, Hermann Aboa, qui bénéficie de la liberté provisoire depuis juillet 2011, a affirmé que seule la direction de la Télévision ivoirienne porte la responsabilité de l'émission qu'il a animée lors de la crise ivoirienne. « L'émission Raison d'Etat est née après la décision du Conseil constitutionnel. C'étaient les responsables de la Rti qui choisissaient les invités et les articulations de l'émission», a-t-il déclaré avant de clamer son impuissance. « L'émission n'est pas en direct. On l'enregistrait et elle était diffusée un peu plus tard ou le lendemain. Quand on finissait, les responsables (...) Lire La suite sur Linfodrome
Aka Sayé Lazare