Le témoin « Junior Gbagbo » a continué de répondre aux questions de l'accusation ce mercredi 16 novembre à la Cour pénale internationale. Celles-ci ont porté principalement sur le financement des ex-combattants libériens entre 2003 et l'élection présidentielle de 2010.
Sans cacher sa fatigue, Jérôme Tarlue Junior a promis de « faire de son mieux » pour répondre aux questions de l'accusation ce mercredi à La Haye. Après avoir longuement évoqué le conflit de 2002 hier, l'ancien combattant libérien a été aujourd'hui interrogé sur la période allant de 2003 à l'élection présidentielle de 2010. Principal sujet abordé : le financement des miliciens de la force Lima après la guerre civile.
« Junior Gbagbo » a expliqué être rentré à Abidjan suite au conflit, avec l'objectif de s'exiler aux États-Unis. Mais n'ayant pu bénéficier du programme d'aide des Nations unies faute d'avoir porté l'uniforme, l'ancien combattant aurait par contre reçu un laisser-passer de l’État-major ainsi qu'une rente mensuelle, jusqu'en 2010. Cette somme de 50000 FCFA, « Junior Gbagbo » allait la récupérer directement auprès du CPCO de l’État-major des armées.
En cas de difficultés, le témoin pouvait aussi s'adresser directement à Philippe Mangou, une fois celui-ci nommé à la tête de l'institution. « On se connaissait bien », a-t-il mentionné, faisant référence à ce dernier.« Il m'accordait des privilèges. Quand on se voyait, il m'appelait général et me donnait un peu d'argent », a encore raconté Jérôme Tarlue Junior.
« Je m'occupais de mes affaires »
Ce dernier a par contre assuré qu'il ne savait rien de la situation des autres combattants libériens, dont beaucoup étaient rentrés au pays. « Je m'occupais de mes affaires », a-t-il assuré. Pour tenter d'en savoir plus, l'accusation a voulu présenter un document au témoin, une lettre adressée à Simone Gbagbo portant sur des factures d'un hôtel dans lequel auraient séjourné des combattants libériens en 2005.
Mais les avocats des accusés se sont opposés à l'utilisation du document, rappelant que le témoin ne savait pas lire. « L'accusation veut diriger le témoin et mettre des noms dans sa bouche », a dénoncé la défense, précisant qu'il n'y avait« aucune preuve de l'authenticité de la source ». L'objection de la défense a finalement été retenue par la Chambre...LA SUITE
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