Procès Guéï : La défense plaide la relaxe et indexe les assaillants du 19 septembre

  • 18/02/2016
  • Source : Lebabi.net
Les avocats des meurtriers présumés du général Robert Guéï, ex-chef de la junte en Côte d’Ivoire assassiné en 2002, ont dénoncé mercredi l’"absence de preuves" dans le procès intenté contre leurs clients et ont plaidé la relaxe, indexant dans le même temps les auteurs du coup d’état manqué du 19 septembre 2002.

"Ce procès a brillé par l’absence de preuves à charge. Il n’y a pas de preuves à charge contre les accusés", a estimé Me Rodrigue Dadjé, un des avocats de Dogbo Blé, plaidant pour la relaxe des prévenus.
 
Selon lui, "on s’est attelé à nous fabriquer des témoins... Leurs déclarations sont divergentes ou contradictoires pour les mêmes faits et les mêmes lieux et les mêmes périodes de temps". "Qui a tué le général Guéï?", ont interrogé tour à tour les avocats de la défense, invoquant un "dossier manifestement vide".

"Les témoins sont unanimes pour dire qu’ils ont vu son client tirer à bout portant sur dame Rose Doudou Guéi avec un pistolet. Contrairement à ces allégations, le rapport médical indique que Mme Guei a été tuée par des balles de calibre 7,62 mm qui, a-t-il dit, ne sont pas des balles de pistolets mais de fusils qui n’existaient pas dans l’arsenal militaire ivoirien avant le 19 septembre.

"Ce n’était pas difficile pour le commissaire du gouvernement de trouver les auteurs. En 2002, l’arsenal militaire ivoirien, ne contenait pas de fusils qui prenaient des balles de 7, 62 mm au moment où la Côte d’Ivoire était attaquée. D’où viennent ces 7,62 mm ?’, s’est interrogé l’avocat avant d’affirmer qu’ils ont été introduits dans le pays par les assaillants en provenance du Burkina Faso d’où ils sont venus.

"M. Séka à qui on peut reconnaître beaucoup de défauts mais aussi des qualités n’a jamais tiré sur le général Robert Guei, n’a jamais tiré sur sa femme ni sur sa garde rapprochée, vous voudriez bien en tirer les conséquences pour les autres personnes poursuivies pour complicité d’assassinat", a conclu l‘avocat Dadié.
 
Le "mystère demeure", a répété Me Dirabou N’Kayo, avocat de Séka Yapo. Le procureur militaire d’Abidjan a requis mardi la prison "à perpétuité" pour Brunot Dogbo Blé et Anselme Séka Yapo. "C’est Séka qui a tiré sur Guéï, après l’avoir tué (...) il a exécuté son épouse", a-t-il affirmé lors de son réquisitoire.
 
Dix-neuf prévenus dont le général Brunot Dogbo Blé, ancien commandant de la Garde républicaine, et le commandant Anselme Séka Yapo, ancien chef de la sécurité rapprochée de l’ex-Première dame Simone Gbagbo comparaissent depuis le 17 décembre pour assassinat et complicité d’assassinat. 
 
Le général Guéï a été tué par balles le 19 septembre 2002, le jour d’un coup d’Etat manqué à Abidjan contre Laurent Gbagbo qui avait entraîné la prise de contrôle du nord et de l’ouest du pays par la rébellion. Des membres de sa famille et de sa garde rapprochée ont été tués le même jour.

Avec AFP, AIP