La cérémonie de présentation du rapport final de l’étude sur les grossesses en milieu scolaire s’est tenue le jeudi 22 décembre 2016 au ministère de l’Education Nationale Abidjan-Plateau.
Cette étude a été menée par le Professeur Francis Akindess de la chaire Unesco de la Bioéthique de l’Université Alassane Ouattara de Bouaké. Cette étude, initiée par le ministère de l’Education Nationale, a été financée par la Banque Mondiale.
Rechercher les caractéristiques socio-démographiques des filles-mères en milieu scolaire, identifier les catégories socio-professionnelles des auteurs de grossesses précoces, faire une analyse profonde des facteurs déterminant ces grossesses, identifier leurs conséquences et proposer des stratégies de prévention et de prise en charge de ces grossesses, tels sont les objectifs recherchés de l’étude sur les grossesses en milieu scolaire.
Pour le professeur Francis Akindess, « il faut commencer l’éducation sexuelle un peu plus tôt, car les enfants aujourd’hui deviennent très précoces, les programmes d’Education aux Droits de l’Homme et à la Citoyenneté (Edhc) ne répondent plus à la réalité du terrain.
Il faut aller vers une politique publique de sensibilisation plus précoce ». Selon la mission, la surdétermination de la philosophie pro-abstinentionnisme des programmes d’Edhc inhibe encore l’institution scolaire. Pour la mission, cette surdétermination limite son potentiel en matière d’offre d’une éducation à la santé sexuelle et de la reproduction.
Le Prof. Francis Akindess et son équipe, se sont en outre, appuyés sur le profil socio-démographique des filles-mères et enceintes et des auteurs de grossesses précoces. Ils ont démontré que même si ce phénomène concerne les filles originaires de toutes les aires socio-culturelles, la proportion la plus importante se retrouve dans le groupe Akan; le phénomène est plus observé dans les établissements scolaires mixtes.
Cependant, sur l’âge, la mission a émis quelques réserves en raison de la déclaration tardive des enfants à la naissance par les parents. Quant aux auteurs de grossesses, l’étude a démontré que les élèves se font généralement engrosser par leurs camarades élèves, les hommes de petits métiers et les agriculteurs.
L’étude a aussi porté notamment sur les facteurs comportementaux en lien avec l’évaluation du niveau d’accès à l’information sur la sexualité et la santé génésique et sur la perception des mesures de prévention, de prise en charge institutionnelle des grossesses et de réintégration des filles à l'école. A la fin de chaque développement, la mission a fait des recommandations au ministère de l’Education Nationale pour une prise en compte des éléments de l’étude.
Assoumou Kabran, directeur de cabinet du ministère de l’Education Nationale a dit sa joie de voir l’achèvement du travail qui a été commandé par la ministre Kandia Camara. Il s’est interrogé par ailleurs, sur la dénomination ‘’grossesse en milieu scolaire’ ’car pour lui, l’étude a démontré que ce ne sont pas dans les moments d’études que les élèves contractent les grossesses.
Il a également demandé au Prof. Francis Akindess de poursuivre l’étude pour que chacun en fasse son cheval de bataille. Bondoukou, Daloa, Yamoussoukro et Abidjan 4, sont les villes qui ont été concernées par l’étude qui s’est appuyée sur les statistiques des années scolaires de 2012 à 2015.
OD avec O.R
Photo: Le Professeur Francis Akindess de la chaire Unesco de la Bioéthique de l’Université Alassane Ouattara de Bouaké.