Dans le communiqué de la Convention de la Société Civile Ivoirienne (CSCI), daté du lundi 7 juillet 2014, relatif à la « désignation du Représentant de la société civile devant siéger à la Commission Electorale Indépendante (CEI) » elle fait cas de ce qu’elle aurait été informée par « des représentants d’organisations de la Société Civile Ivoirienne que le Ministère d’Etat, Ministère de l’Intérieur et de la Sécurité à travers sa Direction Générale de l’Administration du Territoire, a tenue une réunion au cours de laquelle le Représentant de la société civile devant siéger à la Commission Electorale Indépendante aurait été élu/désigné/coopté ».
Il semble, selon elle, que ce leader désigné serait le le Représentant d’une ONG internationale en Côte d’Ivoire. Face à ces faits, la plus grande faîtière de la société civile de Côte d’Ivoire a tenu a rappelé, à travers une analyse desdits faits qu’elle a « toujours impacter positivement le processus électoral avenir à travers une recherche constante de transparence et de crédibilité eu égard à ses expériences en tant qu’observateur majeur du processus électoral ivoirien depuis les années 2008 jusqu’à nos jours ».
A cet effet, elle avait « déployé des observateurs nationaux sur toute l’étendue du territoire national, de 2008 à 2013 dans le cadre des élections présidentielles et législatifs dont les répartitions ont été faites de la manière suivante : 275 observateurs de long terme pour l’observation de la liste électorale ; 2100 observateurs de long terme et de court terme pour les 1er et 2ème tours de l’élection présidentielle de 2010 ; 610 observateurs de long et de court terme pour les législatives de 2011 et 2012 et enfin, 65 observateurs de court terme pour les élections couplées municipales et régionales de 2013.
Ces résultats globaux positifs ont été obtenus grâce à la crédibilité des ces missions d’observations électorales, sous l’expertise et le professionnalisme de ces Coordonnateurs nationaux de la CSCI (Dr. N’GOUAN Patrick, 2008 à 2012 et Dr KOUAME Christophe, 2013). Elles ont permis de contribuer à l’obtention des élections crédibles et transparentes à travers la production des rapports, déclarations et communiqués objectifs et impartiaux : le rapport préliminaire sur l’identification et l’enrôlement des électeurs, les rapports sur l’environnement, l’activité et le comportement des médias et les radios de proximité, les rapports sur les contentieux de la liste électorale provisoire, le rapport final sur l’élection présidentielle, le rapport final sur les élections législatives, le rapport analytique sur l’administration électorale en Côte d’Ivoire (CEI)...
C’est une expertise que la CSCI voudrait mettre au service de la Côte d’Ivoire et des ivoiriens à travers cette institution en charge des élections. C’est avec intérêt qu’elle suit de près toute l’actualité la concernant. C’est en ce sens qu’elle se félicité de la réduction de ces membres qui passe de 31 à 17.
Toutefois, elle émet plusieurs réserves entre autres : au niveau de sa composition, qui selon la CSCI, « devrait être de 1/3 Administration, 1/3 Politique et 1/3 Société civile avec pour président, une personnalité issue de la société civile[1] ; au niveau de son indépendance qui pourrait être affectée sur trois points (la représentation des présidents d’institutions c’est-à-dire le Chef de l’Etat, le président de l’Assemblée nationale, du Ministre de l’Intérieur, de l’Economie et des Finances ; le mode de fonctionnement relatif au budget par exemple et le mode de désignation des Représentants qui vont la composer[2] ».
L’information de la désignation du Représentant de la société civile au sein de la CEI pose le problème de transparence, du caractère inclusif/équitable et de la qualité de ce processus de sélection. En effet, la CSCI craint qu’une rencontre convoquée par des agents de la DGAT ne soit une occasion d’imposer une personne préalablement choisie de la société civile sans des courriers d’information officielle à des organisations représentatives et actives de la société civile ayant une expertise en matière électorale, dont la CSCI.
La DGAT du Ministère de l’Intérieur ne doit pas remplacer un indispensable processus de sélection transparente et équitable par des discussions en coulisses. La CSCI a affirmé très clairement sa crédibilité, sa légitimité, sa légalité et son indépendance pour penser dire son mot dans la désignation du Représentant de la société civile au sein de cette importante institution qu’est la CEI.
Il est donc important, pour l’émergence de la Côte d’Ivoire et surtout de la crédibilité de la CEI, de désigner, de façon transparente et inclusive, les membres de cette institution. Elle a fait des recommandations au Ministre d’Etat, Ministre de l’Intérieur et de la sécurité (annuler toute rencontre ayant une allure d’imposer/copter/désigner les Représentants de la société civile en dehors de tout principe de transparence et d’inclusivité ; Convoquer un collège électoral de la ‘’société civile ivoirienne’’ dans sa diversité, selon des critères transparents et équitables pour garantir la participation de toutes les faitières de la société civile), aux organisations de la société civile (La CSCI voudrait rappeler à la société civile ivoirienne de prendre la pleine mesure de cette période critique que traverse notre pays, caractérisée par la polarisation politique croissante illustrée par un langage polémique partisan et des stratégies électoralistes.
Elle invite alors la société civile ivoirienne à continuer à faire respecter les principes édictés dans les Chartes et les Protocoles de l’Union Africaine et de la CEDEAO, pour une CEI crédible et transparente en vue des élections apaisées) et à la communauté Internationale (la CSCI l’exhorte à s’impliquer davantage pour un processus électoral inclusif et consensuel, afin de garantir des élections non violentes et démocratiquement crédibles).
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