L’élection présidentielle de ce 25 octobre a eu un impact négatif sur les activités commerciales dans le district d’Abidjan. De samedi à dimanche, tout a tourné au ralenti.
Les Abidjanais ont gardé un souvenir amer des échéances électorales de 2010. Et c’est par peur de revivre les mêmes faits cette année, qu’ils ont décidé de ne pas pointer le bout du nez dehors. C’est pourquoi en début de week-end, l’on a pu déjà observer un ralentissement des activités commerciales. Maquis, restaurants, bars et transports n’ont pas fortement tourné dans la nuit du samedi 24 au dimanche 25 octobre. «Les gens ont peur. Ils se sont terrés chez eux afin de prévenir tout risque lié à la situation électorale», explique Alice, tenancière d’un restaurant chic dans la commune de Treichville.
Dans cette même commune, ainsi qu’au Plateau, les magasins de prêt à porter sont restés clos. Même son de cloche à Marcory où un calme plat régnait ce dimanche sur le boulevard Tsf, d’habitude très animé. Les bars et bistrots étaient déserts pour les uns et désemplis pour les autres. «On comprend que c’est la situation qui l’impose. Personne ne sait à quoi s’attendre en pareille circonstance. Vaut mieux prévenir que guérir», s’explique, désolé, Franky, gérant d’une boîte de nuit.
Quant à la circulation, elle était fluide sur toutes les grandes artères de la capitale économique. Les clients se faisaient rares pour les véhicules de transport en commun. Charlie Spot est chauffeur de taxi wôrô – wôrô, assurant la liaison Koumassi – Port Bouet. Il affirme que le défaut de clients est anormal un samedi. Cependant, il reconnaît que cela tient de l’élection présidentielle. «Les Ivoiriens ont peur. Il n’y aura rien. C’est de cette façon qu’ils créent ce qu’ils ne souhaitent pas voir», déclare-t-il. A la gare de Grand-Bassam, l’attente des clients se fait longue. On peut entendre les chargeurs de mini cars s’égosiller : «Yopougon 500 f ! Yopougon 500 f !», alors que le tarif est de 700 f cfa habituellement.
Constant DOSSOU
Psychose de la présidentielle: Abidjan a tourné au ralenti