Le 26 mai dernier, un curieux cercle composé de plusieurs soleils a été observé dans le ciel par de nombreux témoins dans diverses localités du nord et de l’ouest de la Côte d’Ivoire. Il s’agit vraisemblablement d’un parhélie, un phénomène optique rare provoqué par des cristaux de glace en suspension dans l’atmosphère.
C'est à croire que les Ivoiriens devront désormais constamment garder un œil sur le ciel.
Après la chute de débris d’une fusée chinoise deux semaines auparavant, voilà qu’un spectacle peu commun est apparu dans le nord et l’ouest de la Côte d’Ivoire.
D'abord rapporté, vidéo à l’appui, par un ancien journaliste sur les réseaux sociaux, le phénomène a été confirmé par de nombreux témoignages.
Au lever du jour et durant de longues minutes, plusieurs témoins ont eu la surprise de voir dans le ciel un cercle formé du soleil et de répliques symétriques de cet astre. En tout, selon les localités, trois à cinq soleils étaient visibles.
Miracle, signe annonciateur de la fin du monde et du retour de Jésus-Christ, collision cosmique... ce curieux spectacle a tout naturellement donné lieu à diverses interprétations de la part des internautes.
«Il s’agit de la collision entre deux comètes: Swan et Atlas. Ce phénomène était prévu à partir du 24 mai et sera vu partout pendant sept jours», affirme sans sourciller un internaute répondant au pseudonyme de Tito Tito.
Pour un autre internaute, Paul Koffi Pacom, ce phénomène est plutôt un «signe qui annonce que Jésus-Christ est à la porte et appelle à la repentance».
Fibaro Irié Bi, faisant fi quant à lui des interprétations précitées, laisse entendre avec humour que ces soleils sont en réalité des projecteurs braqués sur l’ex-ministre de l’Enseignement supérieur Albert Toikeusse Mabri (évincé le 13 mai du gouvernement en raison de ses possibles ambitions présidentielles, ndlr), originaire de l’une des régions où le phénomène a été observé.
Une explication scientifique existe
Observé et décrit depuis l’Antiquité, cet effet d’optique spectaculaire –relativement rare mais ordinaire dans les régions polaires– porte le nom de parhélie. Il se produit lorsque le soleil est assez bas sur l'horizon et que l'atmosphère est chargée de cristaux de glace présents dans les nuages de haute altitude appelés cirrus ou cirrostratus.
«Un parhélie, ou faux soleil, est un phénomène d'optique atmosphérique lié à la réflexion de la lumière solaire sur les petits cristaux de glace en suspension dans certains nuages et qui se manifeste par des halos apparaissant à la même hauteur, de chaque côté du soleil», précise la chaîne de télévision québécoise MétéoMédia.
Selon MétéoMédia, «le parhélie est dans la grande majorité des cas synonyme de mauvais temps». Autrement dit, il est généralement annonciateur d’une dépression météorologique.
Et justement, la partie nord de la Côte d’Ivoire (la saison des pluies débute dans le pays) a connu des épisodes pluvieux dans les heures qui ont suivi le phénomène.
Un phénomène pas si inédit en Afrique
Dans un article publié le 21 janvier 2014, un journaliste du quotidien francophone en ligne Afrik.com semblait persuadé que le parhélie «est un miracle qu’aucun œil africain ne contemplera jamais».
«Autant dire que jamais l’Afrique ne pourra connaître un tel phénomène, surtout en ces temps de réchauffement climatique planétaire. La glace dans l’air à Libreville, ce n’est pas pour demain…», avait-il affirmé.
Pourtant, le phénomène avait été enregistré ces dernières années dans des cieux africains. La Côte d’Ivoire, déjà, n’en est pas à son premier parhélie puisque le «faux soleil» a été rapporté en 2006, dans le centre du pays. Plus récemment, un autre a été massivement filmé en janvier 2019, au Burkina Faso, un État frontalier de la Côte d’Ivoire et réputé pour avoir un climat très chaud.
Quel est ce phénomène rare qui a illuminé le ciel en Côte d’Ivoire le 26 mai dernier ? - Photo à titre d'illustration