RCI: à Akrou, des meneurs d’une manif poursuivis

  • 04/11/2024
  • Source : APA
Les meneurs d’une manifestation font l’objet de poursuites à Akrou (Sud ivoirien). À la suite d’une protestation des habitants du village, contre la nomination, par le préfet de Département de Jacqueville, de M. Antoine N’Guessan Kpoukpou comme chef de village par intérim.

Akrou, un village de Jacqueville, cité balnéaire située dans le Sud de la Côte d’Ivoire, avait connu une nuit chaude le vendredi 18 octobre 2024. Des habitants, en colère, avaient érigé des barricades pour couper l’axe routier reliant Jacqueville à Abidjan.

Des villageois sont notamment opposés à l’arrêté préfectoral « numéro 016/P-JV/CAB du 10 octobre 2024 » pris par le préfet de Jacqueville, portant nomination de M. Antoine N’Guessan Kpoukpou en qualité de chef intérimaire du village communal d’Akrou.

Cet arrêté préfectoral va, ostensiblement, à la rencontre de la volonté populaire exprimée sur la place publique dudit village, le 17 avril 2024, désignant M. Gervais Tekry Akadje comme chef du village, après le décès du patriarche Ignace Nangban Yacé, par le chef de la famille régnante d’Akrou.

Selon des sources locales, M. Gervais Tekry Akadje et le président de la jeunesse du village d’Akrou, Loïc Tekry, sont « traqués » par la police après cette nuit du vendredi 18 octobre dernier, marquée par des heurts et des tirs de grenades lacrymogènes.

Les populations, en colère, avaient dressé ces barricades pour disent-ils, pouvoir rencontrer Mme le préfet en partance pour Abidjan, pour lui exprimer de vives voix leur désapprobation et demander que son arrêté soit rapporté.

« Hélas, depuis cette nuit de vendredi, c’est à une traque policière implacable que font face le chef Tekry, le président des jeunes du village et un certain nombre de ses partisans », a confié une source locale.

« Des éléments de la police, en civil, ont quadrillé le village pour traquer le chef Tekry et ses partisans avec pour objectif de les mettre aux arrêts », poursuit cette source qui relate qu’ « avec le stratagème de potentiels acheteurs de terrains, ces policiers, formellement identifiés par les villageois, tentaient de débusquer (les pro-Gervais Tekry)  de leur cachette ».

Les rapports entre certains dirigeants du village d’Akrou et Madame le préfet, en poste depuis 2018, sont difficiles. En 2020, elle avait dissout le Comité de gestion géré par M. Gervais Tekry, un « comité établi par le village de façon consensuelle et certifié par son prédécesseur d’alors pour la paix et la cohésion dans le village ».

En outre, plus de 300 policiers et gendarmes ont investi, le 21 août 2021, le village pour empêcher une manifestation de populations acquises à la cause de Tekry Gervais, qui protestaient contre « la mise en place d’un autre Comité de gestion contrôlé par la partie adverse ».

Après ces heurts, 25 personnes, y compris le président des jeunes du village d’Akrou, avaient été arrêtés et conduits à la maison d’arrêt de Dabou, une ville de la Région des Grands ponts, puis jugés avant d’être relâchés environ une semaine après.

AP/APA