Onze activistes opposés au président Joseph Kabila ont été arrêtés mardi dans le nord-est de la République démocratique du Congo alors qu'ils tentaient d'organiser une marche, a-t-on appris de source policière.
Ces militants voulaient célébrer la mémoire des manifestants tués par les forces de l'ordre il y a un an. Les 19 et 20 septembre 2016, la répression des manifestations contre le maintien au pouvoir du président congolais Joseph Kabila avaient fait une cinquantaine de morts, selon l'ONU. Le pouvoir avait qualifié les manifestants d'insurgés pour justifier l'intervention des forces de sécurité.
Pour célébrer ce premier anniversaire, les membres du mouvement citoyen Filimbi (sifflet en swahili, ndlr) à Bunia (province de l'Ituri) avaient prévu d'organiser mardi dans la mi-journée une marche pacifique en mémoire des manifestants tués.
"La police a arrêté 11 personnes qui ont bravé l'interdiction de cette marche par le maire de la ville de Bunia", a déclaré à l'AFP le colonel Prospère Zombo, chef de la police de Bunia.
Les manifestants "n'avaient même pas encore commencé" la marche avant d'être arrêtés, a indiqué à l'AFP leur avocat Me Augustin Yaongonda, qualifiant ces arrestations d'"inacceptable".
La RDC traverse une crise politique liée au maintien du président Kabila, à la tête du pays depuis 2001 et dont le deuxième mandat a pris fin le 20 décembre 2016. La Constitution ne lui permet pas de se représenter.
Un accord conclu entre le pouvoir et l'opposition prévoyait des élections d'ici la fin de l'année 2017. L'opposition appelle à la désobéissance civique à partir du 1er octobre si un scrutin présidentiel n'est pas programmé avant le 31 décembre.
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