Au lendemain du choix du candidat commun de l'opposition à Genève, Félix Tshisekedi, leader de l'UDPS, et Vital Kamerhe ont annoncé le 12 novembre le retrait de leur signature de l'accord de coalition conclu avec les cinq autres leaders de l'opposition. Adolphe Muzito et Freddy Matungulu ont, eux, réaffirmé leur soutien à Martin Fayulu.
C’est un véritable coup de théâtre. Face au refus quasi total de la base de son parti de s’aligner derrière Martin Fayulu, désigné le 11 novembre comme le candidat commun de l’opposition, Félix Tshisekedi, président de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), a opté pour un rétropédalage et a pris ses distances de ce qui a été convenu à Genève.
« Je retire ma signature », a-t-il indiqué le lundi 12 novembre dans une interview accordée à Top Congo FM, radio émettant depuis Kinshasa. « Je ne peux aller à l’encontre de la base, ce serait signer la mort de ma carrière politique », a ajouté Félix Tshisekedi.
Après Tshisekedi, Kamerhe
Dimanche, à Genève, après trois jours de longues tractations et un vote à deux tours, les sept principaux leaders de l’opposition congolaise, dont Félix Tshisekedi, avaient désigné Martin Fayulu pour être leur candidat commun à la présidentielle du 23 décembre.
Mais à Kinshasa et dans le reste du pays, ce choix inattendu ne passe pas dans les états-majors de certains partis de l’opposition. Les partisans de l’UDPS mais aussi ceux de l’Union pour la nation congolaise (UNC) de Vital Kamerhe, ancien président de l’Assemblée nationale, sont descendus dans la rue pour demander à leur leader de se retirer de cet « accord de coalition ».
Après le revirement de Félix Tshisekedi, Vital Kamerhe a également annoncé sa décision de ne plus soutenir le candidat commun. « Aujourd’hui la même base s’est réunie à travers la direction politique nationale, certainement après avoir entendu ses plaintes », a déclaré le président de l’UNC sur Top Congo FM.
« La direction politique m’enjoint de tempérer dans le sens de la demande de la base. Je ne voudrais pas ici commenter cette décision car elle est au-dessus de la personne dans nos statuts », a également souligné Vital Kamerhe.
« J’annonce donc que je retire ma signature pour respecter la volonté de ma base. Sans cette base, je vais m’autoflageller et vais moi-même m’auto exclure du parti ».
Contactés par Jeune Afrique, l’ancien Premier ministre Adolphe Muzito et l’ancien ministre Freddy Matungulu, signataires eux aussi de l’accord de Genève sur la candidature commune de l’opposition, indiquent qu’ils assument leur position et maintiennent leur soutien à Martin Fayulu.
Vital Kamerhe (à gauche) et Félix Tshisekedi © Montage JA