Les plateformes Cach, de Félix Tshisekedi, et le FCC de Joseph Kabila, ont décidé mercredi de mettre en place « une coalition gouvernementale » ouvrant la voie à la désignation d'un formateur du gouvernement, selon un communiqué conjoint.
Pour refléter la volonté du peuple exprimée dans les résultats de la présidentielle et des législatives, le Front commun pour le Congo (FCC), coalition des partisans de l’ancien président Joseph Kabila, et Cap pour le changement (Cach), la plateforme politique du président Félix Tshisekedi, ont affirmé « leur volonté commune de gouverner ensemble dans le cadre d’une coalition gouvernementale », selon un communiqué conjoint publié le 6 mars.
Cette option vise à préserver « les acquis de l’historique passation pacifique du pouvoir qui a eu lieu le 24 janvier 2019, de conforter le climat de paix ainsi que la stabilité du pays (…) et de faciliter la mise en place rapide d’un gouvernement de plein exercice ».
Désigner un « formateur du gouvernement »
Les deux plateformes ont recommandé à l’ancien président Kabila, en sa qualité du chef du FCC, « d’accomplir les devoirs de sa charge permettant au chef de l’État de procéder à la désignation du formateur du gouvernement ».
Elles ont également recommandé au président Tshisekedi « de nommer diligemment ledit formateur du gouvernement », poursuit le texte, mettant ainsi fin aux débats sur la désignation d’un informateur, c’est-à-dire une personnalité chargée d’identifier la majorité parlementaire au sein de laquelle devrait être désigné le formateur du gouvernement.
La question de l’identification de la majorité parlementaire, revendiquée par le FCC, a retardé la formation du gouvernement par Félix Tshisekedi. Le président avait prévenu dans une déclaration qu’il n’accepterait pas d’être « un président qui règne mais qui ne gouverne pas ».
Après des discussions entamées lundi par les deux plateformes, « il se dégage que le Front commun pour le Congo détient de manière documentée la majorité absolue à l’Assemblée nationale » après les législatives du 30 décembre, selon le communiqué conjoint. Cap pour le changement (Cach), la plateforme politique de Tshisekedi, ne compte qu’une cinquantaine d’élus nationaux sur un total de 485 députés de l’Assemblée nationale.
Joseph Kabila et Félix Tshisekedi, lors de l'investiture du second comme nouveau président de la RDC, le 24 janvier 2019. © Jerome Delay/AP/SIPA