Les agents recenseurs vivent une grande misère selon leurs propres termes. Ces jeunes gens engagés dans le recensement général de la population et de l’habitat (RGPH) crient famine. Ils disent ne plus supporter les abus dont ils sont victimes.
« Le gouvernement nous vole. On ne paye pas notre argent. Chaque jour , nous sommes obligés de payer le transport pour nous déplacer pour aller faire le recensement. Nous risquons nos vies à Abobo où les fumoirs sont incalculables. Nous ne nous laisserons pas faire. Nous voulons notre argent. » Tels sont les propos des agents recenseurs et chefs d’équipes qui exercent dans la commune d’Abobo.
Certains agents expliquent comment ils sont grugés par l’Institut national de la statistique (INS) et le ministère du Plan et du Développement. « L’opération a démarré le 3 avril pour s’achever le 3 mai. Et chaque agent doit percevoir 100.000F pour le mois que dure l’opération. A notre grande surprise, on nous donné 20.000F sur les 100.000F. Après on nous a donné 30.000F.
Il reste la somme de 50.000F qu’on doit nous payer pour solder notre rémunération pour la durée d’un mois de l’opération. Le ministre a décidé de prolonger le recensement d’un mois. Mais à notre grande surprise, le directeur général de l’Ins nous fait savoir que le mois supplémentaire que nous ferons ne sera pas payé. Le Dg de l’Ins Bah Ibrahim fait remarquer que les 50.000F qu’on doit nous verser seront payés quand nous aurons fait le mois supplémentaire.»
D’autres ajoutent : « Le pouvoir compte sur les armes, mais nous ne nous laisserons pas faire. Avant notre formation, on nous a rassuré que chaque agent a droit à une prime de transport de 10.000F y compris les frais de communication. Pour notre formation, il était dit que chaque agent devait percevoir 1.000F par jour. Mais pour les 13 jours de formation, on nous payé pour 10 jours.
Qu’ont-ils fait des 3 jours qui restent ? », s’interroge un agent. Expliquant qu’il a été dit à chaque agent que l’appareil qui sert à faire le recensement coûte 250.000fcfa. « On nous a clairement prévenu que celui qui perd son appareil va l’acheter à ses propres frais. On ne nous paye pas et chaque jour nous dépensons 400F dans le transport. On nous demande de travailler jusqu’à 22h. Dans la commune d’Abobo, nous entrons dans des cours qui sont des fumoirs.
Il arrive régulièrement que les agents sont menacés dans ces fumoirs. Nous voulons notre argent. On veut nous intimider avec la force. Mais nous ne nous tairons pas », préviennent les agents recenseurs.
Benjamin Koré
Photo d'illustration / Agents recenseurs