Des cadres du Parti Démocratique de Côte d’Ivoire (Pdci) ne sont pas d’accord avec la façon de cavalière dont a été initiée l’opération de Recensement Général de la Population et de l’Habitat (RGPH) 2014.
Au cours d’une rencontre discrète, des caciques du vieux parti, de très proches du président Henri Konan Bédié se sont prononcé contre le Rgph. Dans cet esprit, il encourage le président du Front Populaire Ivoirien (Fpi), Pascal Affi qui anime ce matin une conférence, justement pour interpeller le pouvoir sur les risques d’une opération qui exclut une partie de la population.
Ces responsables à un haut niveau du Pdci se disent « impuissants » et ne peuvent « pas parler à visage découvert », parce qu’étant dans un pacte avec le pouvoir issu du Rassemblement des Républicains (Rdr). «
Nous attendons le meilleur moment pour parler », se promettent les caciques du Pdci. Pour eux, telle qu’elle est menée l’opération de recensement général de la population est conduite est «
bien partie pour être bâclée ».
Ils espèrent « sérieusement » que les militants Pdci et tous ceux qui sont pour la Côte d’Ivoire entendront les réserves du Fpi qu’ils trouvent « fondées ». Les caciques estiment que cela participe d’une logique, «
on ne peut faire de recensement général de la population alors que de nombreux ivoiriens sont absents. « Parce que, quoiqu’on dise, nul ne peut ignorer que de nombreux ivoiriens sont en exil », expliquent-ils.
Pour le vieux parti, ne rien dire ne signifie pas forcément être d’accord. « Nous ne sommes pas d’accord avec le Fpi, mais nous trouvons fondés les arguments qu’il développe. Les données de ce Rgph seront absolument fausses et pour l’intérêt de notre pays, il est normal que le Fpi soit écouté », recommandent les caciques.
A écouter les vieux militants, on peut dire que le Pdci s’entend sur beaucoup de points, objets des revendications de l’opposition, particulièrement le Fpi. Le Pdci s’insurge aussi contre la façon inconsidérée dont les lois sur l’apatridie, sur la nationalité, sur le foncier ont été votées dans « la précipitation ». Le Pdci a même le sentiment que « des personnes veulent brader la Côte d’Ivoire au profit d’autres frères de la sous région ».
Armand Bohui
Recensement discriminatoire : Des responsables Pdci « opposés pour l’intérêt du pays » - Photo à titre d'illustration