Réconciliation : Le gouvernement "ne peut pas se déculotter complètement" devant le FPI (Porte-parole)

  • 03/04/2014
  • Source : AIP
Abidjan - Le gouvernement ivoirien "ne peut pas se déculotter" devant le Front populaire ivoirien (FPI, opposition) qui a suspendu sa participation au dialogue politique et au processus de réconciliation, a déclaré, mercredi à Abidjan, le porte-parole dudit gouvernement, Bruno Nabagné Koné, laissant observer que "les demandes les plus importantes" de ce parti ont déjà été prises en compte.

"Aujourd’hui, l’Etat ne peut pas complètement se déculotter face au FPI", a tranché M. Nabagné Koné, lors d’une conférence de presse, au terme d’un Conseil des ministres, signifiant que les revendications du FPI "sont en train d’aller au delà du concevable", et qu’aucune raison ne saurait fonder la récente décision du parti de déserter la table des discussions.
 
Le FPI dénonce, rappelle-t-on, une "rupture unilatérale" du dialogue de la part du gouvernement depuis le lancement de l’opération de Recensement général de la population et de l’habitat (RGPH) et la remise de l’ex-leader des jeunes pro-Gbagbo, Charles Blé Goudé, à la Cour pénale internationale (CPI).
 
Le parti a également remis sur la table ses préalables, entre autres, la réforme de la Commission électorale indépendante (CEI). Convié lundi à une rencontre entre une équipe gouvernementale et les partis de l’opposition, le FPI a brillé par son absence.
 
"Il y a quelque temps on parlait du dégel des avoirs (des pro-Gbagbo), aujourd’hui ils sont pratiquement tous dégelés sauf pour des personnes pour lesquelles des suspicions réelles qu’elles financent des groupes (armés) existent", a relevé ajouté Bruno Koné, avant de dénoncer "des chiffres farfelus" annoncés par le FPI concernant les détenus pro-Gbagbo
 
"On nous aligne des nombres de personnes non libérées qui sont très contestables. Il est facile de s’asseoir chez soi et dire qu’il y a 800 prisonniers, mille, pourquoi pas dix mille. Ce sont des chiffres farfelus !", a-t-il dit.
 
"Qu’est ce que le gouvernement peut faire d’autre ?", s’est il en outre interrogé.
 
Sur la question de la réforme de la CEI, le ministre Nabagné Koné a rassuré que dans les prochaines semaines les décisions concernant l’institution seront rendues publiques.
 
"Le chef de l’Etat a souhaité que ces discussion se fassent, afin que les mesures qui seront prises le soient en accord avec les partis d’opposition ; voilà pourquoi les textes ne sont pas encore sortis. On ne peut donc le reprocher au gouvernement qui  fait sa part.  Ce que nous voulons, c’est d’avoir en face des interlocuteurs. S’il n’y en a pas , on ne peut pas discuter", a-t-il conclu.
 
(AIP)
 
kg/tm