Le président des Elders, Kofi Annan, est attendu ce mercredi à Abidjan pour "évaluer les progrès et les difficultés" rencontrées dans le processus de réconciliation en Côte d'Ivoire plus de deux ans après la meurtrière crise post-électorale de 2010-2011. Durant son séjour, l’ancien secrétaire général de l'Onu, aura des "entretiens privés" avec le président Alassane Ouattara et plusieurs autres dirigeants ainsi que des représentants de la société civile.
Deux ans après la crise post-électorale et la mise en place d'une Commission dialogue, vérité et réconciliation (Cdvr), la cohésion sociale reste toujours fragilisée et les tensions politiques demeurent avec l'impossible consensus entre le pouvoir et l'opposition notamment, le Front populaire ivoirien (Fpi) de Laurent Gbagbo. On se souvient qu’en mai 2011, à la mise en place de cette Commission, une délégation des Elders comprenant, Kofi Annan et l'archevêque anglican d'Afrique du Sud, Desmond Tutu, était à Abidjan pour impulser et encourager le processus de réconciliation nationale.
"Près de deux ans plus tard, cette nouvelle visite a pour objectif d'évaluer les progrès réalisés dans le redressement du pays et discuter des défis qui restent à surmonter dans la perspective des élections de 2015", indique un communiqué des Elders. Et c’est justement sur cette question que le président de la Cdvr, Charles Konan Banny attend Annan et sa délégation. Car, depuis la mis en route de cette structure, beaucoup d’observateurs sont convaincus que le pouvoir Ouattara ne lui a pas encore fourni tous les moyens pour mener à bien sa mission de réconciliation.
Conséquence : le processus est plombé dans ses ailes et le découragement a depuis, commencé à gagner aussi bien les commissaires de la Cdvr que les populations qui attendaient beaucoup de cette institution. Banny saisira donc l’occasion de la présence des Elders pour remettre sur la table la question des objectifs véritables attendus par le pouvoir de la structure qu’il préside.
Guy Antoine M.
Réconciliation nationale Banny attend Annan de pied ferme - Photo à titre d'illustration