C’était le tour de Yopougon Toits Rouges de recevoir la journée de réconciliation entre la police nationale et la population, initiée par le PNUD le samedi dernier. Sur le terrain de la BAE, les policiers et les habitants des quartiers ont « lavé leur linge sale en famille ».
Après une opération coup de balaie dans les différents sous-quartiers de Toits rouges, les habitants ont présenté leurs griefs à la police nationale au cours d’un forum d’échanges. Au nom des populations de Toits rouges, Koweit, Kouté entre autres, Gnando Gban Junior a indiqué que ces sous-quartiers sont des zones criminogènes, notamment la baie lagunaire qui est une porte d’entrée de la drogue. Il a souhaité une police forte afin de faire face aux attaques des bandits.
« La police doit être équipée pour lutter contre la criminalité », a dit en substance le porte-parole des populations. Intervenant à son tour, le chef de village de Kouté, propriétaire terrien de Yopougon, Djoman Agbassi a salué les partenaires au développement que sont le PNUD, l’Union Européenne et l’ONUCI qui ont initié cette journée de réconciliation entre la police nationale et la population. « Le vol, les agressions sont monnaie courante dans nos quartiers.
Espérons qu’avec les moyens réunis, les populations de Yopougon vont dormir en paix », a-t-il souhaité. Dans le cadre de cette caravane, ces bailleurs de fonds ont fait don de plusieurs matériels roulants aux différents commissariats de police d’Abidjan, notamment le 19ème Arrondissement de Yopougon Toits rouges. Citant l’écrivain colombien, Gabriel Garcia Marquez dans « Cent ans de solitude », le commissaire de 2ème classe du 19ème arrondissement de Yopougon, Fofana Locenny a dit ceci : « Une seule minute de réconciliation mérite mieux que toute une vie d’amitié ». « Yopougon a commencé à espérer de sa police », a estimé le commissaire Locenny. Toutefois, il a demandé à la population d’oublier le passé. Selon lui, désormais, la police est au service de la population. En invitant les populations à changer le regard qu’elles portent sur ce corps. « N’ayez pas peur de nous(…) Nous voulons un partenariat gagnant-gagnant. Le commissariat est là pour vous.
Nous avons des renseignements à vous donner », a dit le commissaire Locenny. Lors de ce forum d’échanges, il a également souligné la mobilité de ces hommes à secourir les populations en cas de menace. « Donnez des informations. Il faut une complicité entre policiers-populations pour que nous travaillions tranquillement », a-t-il recommandé. Aussi, a-t-il mis en garde ses éléments qu’il ne tolérera plus leurs « erreurs ». « La population vous regarde. Ne prenez plus les 500 FCFA », a-t-il insisté. Ce dimanche 6 octobre, c’était au tour des populations de Marcory et de la police de Marcory de communier.
Financé par l’Union européenne à hauteur de 1,4 milliard CFA, à la sortie de la crise post-électorale de 2010, le « projet d’appui à la réconciliation entre la population et la police nationale de Côte d’Ivoire » vise, entre autres, objectifs à favoriser le dialogue socio-communautaire entre les populations de sorte à créer un climat social plus apaisé. Il faut noter qu’un repas a chaque fois été partagé entre les populations et les policiers après les forums d’échanges.
Patrick N’Guessan
Réconciliation nationale : La police et la population s’engagent dans un partenariat gagnant-gagnant - Photo à titre d'illustration