Les avocats du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (Pdci, ex-allié au pouvoir) ont indiqué jeudi avoir déposé un cours en annulation pour leur client, Philippe Ezaley, dans le cadre des municipales partielles de Grand-Bassam, au sud-est d’Abidjan, ajoutant être surpris d’un recours en annulation du candidat du Rhdp, la coalition au pouvoir, à Port-Bouët.
« Lorsque vous avez des résultats tels que proclamés, c’est un recours en annulation que vous formulez », a dit Me Messian Tompieu, l’un des avocats du Pdci, lors d’une conférence de presse sur le contentieux électoral du 16 décembre à Grand-Bassam.
Me Claver N’Dry, l’un des conseils du Pdci, a fait savoir « qu’ à la surprise générale, le candidat du Rhdp (Rassemblement des Houphouëtistes pour la démocratie et la paix) a exercé son recours ». Selon lui, « c’est normal, car la loi le lui autorise ». Le dernier délai des recours a été fixé au lundi passé.
Les avocats du candidat du Pdci, Philippe Ezaley, ont soutenu que leur client n’est pas celui qui a provoqué les casses d’urnes à Grand-Bassam, notamment dans 14 bureaux considérés comme son fief. Pour eux « il s’agit d’un gangstérisme inacceptable » qui entache la sincérité du scrutin.
« Les violences qui ont eu lieu à Grand-Bassam le 16 décembre 2018 sont la mise en œuvre d’une stratégie anti-démocratique savamment
préparée, préméditée, préconçue et dirigée contre certains centres de vote en raison de ce qu’ils représentent pour le candidat Ezaley », a relevé Me Ndry.
Ce ne sont pas des actes fortuits, a-t-il insinué, faisant observer qu’à l’occasion du scrutin du 13 octobre 2018, M. Ezaley, le maire sortant, a distancé son rival Jean-Louis Moulot, candidat du Rhdp, dans les zones où ont eu lieu les violences et des destructions d’urnes.
M. Ezaley a obtenu au premier tour 1 047 voix au Collège moderne de Grand-Bassam contre 132 voix pour M. Moulot, soit un écart de 915 voix, tandis qu’au Groupe scolaire Bassam 1 et 2, le maire sortant a eu 638 voix contre 132 pour M. Moulot, soit une différence de 506 voix, a-t-il rappelé.
Le maire sortant « est une victime que l’on tente de faire passer en ennemi des règles démocratiques », s’est insurgé Me Claver Ndry, pour qui M. Ezaley « est un homme respectable et non un fraudeur » comme tentent de le faire croire le camp adverse.
M. Ezaley a été crédité de 46% des voix contre 52% pour M. Moulot qui le devance de 992 voix. Ses avocats ont dénoncé les
résultats de la commission électorale portant sur 35.474 inscrits au lieu d’un collège électoral de 42.051 électeurs, excluant 6. 577 personnes des zones violentées.
A Port-Bouët, dans le Sud d’Abidjan, la Commission électorale indépendante (CEI), a déclaré le candidat du Pdci, Sylvestre Emmou vainqueur des élections municipales partielles du 16 décembre 2018. De ce fait, l’installation de M. Emmou, prévue mercredi, a été annulée par le préfet d’Abidjan.
Recours en annulation du Pdci à Bassam et du Rhdp à Port-Bouet (avocats) - Photo à titre d'illustration