Entourée, le mercredi 25 janvier au siège abidjanais de la maison commune des artistes, du Président du Conseil d’administration, Séri Sylvain, des administrateurs et face à la presse, la directrice générale du Bureau ivoirien du droit d’auteur (Burida) a émis le cri du cœur des quelques 7000 sociétaires qui s’érigent contre le fait que des « législateurs soient des hors-la-loi ». Une attitude qui procède du bilan que Mme Irène Vieira, la Dg, a établi de l’acquittement de la redevance d’exploitation des œuvres de l‘esprit par les candidats aux élections législatives de 2016 lors de la campagne électorale.
La moisson, à l’en croire, est insignifiante. En effet, argue-t-elle, preuves à l’appui (reportages radiotélévisés, compte rendus de campagnes par voie de presse, monitoring des services du Burida…) que tous les candidats ont utilisé des supports et fait prester des artistes, « seulement 62 candidats à être des élus du peuple sur les 1390, se sont acquittés de leur droit ». Soit 4.46% des candidats aspirant à être députés contre 8.9% en 2012. Pis, Irène Vieira affirme que dans la configuration actuelle du Parlement, « il n’y a que 41 des 255 députés élus qui ont respecté le droit d’auteur ».
Un manque à gagner de 240 millions de FCfa !
Au-delà, les artistes et autres créateurs de l’esprit, dans une situation où le Burida vient à peine de sortir d’une zone d’administration provisoire et doit s’inscrire dans un management efficient, s’insurgent-ils contre le fait que ce soient des législateurs qui plombent l’atteinte de leurs objectifs. Ainsi, affirment-ils par la voix de leur Pca que « le manque à gagner selon les estimations prévisionnelles est de 240,2 millions de FCfa sur les 251, 800 millions prévus ».
Et la Dg d’ironiser que le montant de 11,600 millions de FCfa perçus couvrirait, à peine, les frais engagés pour la campagne de communication et de sensibilisation. Toutes choses qui inclinent la communauté artistique à s’interroger sur le fait que ce qui peut s’apparenter à « un incivisme fiscal et un mépris du travail des créateurs », serait-il dû au fait que les députés soient couverts par « l’immunité parlementaire » ? Avec, en sus certains élus qui sont de surcroît ministres et/ou occupant des postes de premier plan dans l’administration et autres institutions ? Une situation qui conduit la Dg du Burida à opter pour une requête formelle au Président de l’Assemblée nationale, Guillaume Soro aux fins de faire injonction aux « honorables élus de la nation » à faire amende… honorable.
De ce qui précède, les artistes ivoiriens entendent interpeller l’opinion publique face à cet état de fait, en organisant des actions d’envergure et émis le souhait de voir publier la liste des 62 candidats à jour ainsi que les 41 élus. Dans l’optique d’interpeller les autres, les « hors-la-loi », à suivre leur exemple.
Duncan, Soro, Coulibaly… pour l’exemple
En chœur, le Pca et la Dg du Burida, estiment que la publication de ladite liste pour l’exemple devrait faire tache d’huile et inverser la tendance pour les autres joutes électorales à venir. Afin de ne point désespérer du grand rendez-vous de 2020 attendu par tous...La suite sur Fratmat.info
Crédits: Le Pca Séri Sylvain et la Dg Irène Vieira comptent sur l’attitude citoyenne des élus de la nation pour la dignité des artistes