Le scrutin référendaire est terminé. Ainsi est née la nouvelle Constitution ivoirienne, consacrant par la même, l’avènement de la troisième République.
Mais ce vote constitutionnel était encore une occasion test pour le pouvoir en place, avec en ligne de mire le président Alassane Ouattara, d’en juger par lui-même sa popularité auprès des populations. Sans nul doute, les résultats donnés par la Commission électorale indépendante (CEI) ont traduit, on ne plus clairement, que la côte de popularité de Ouattara et de son pouvoir est très mitigée.
Des sondages, même si quelque peu fiables, l’avaient indiqué. Cette élection référendaire en dit long. Ou simplement doit-on croire que le Grand Centre s’est désolidarisé du président Ouattara, ou des gens auraient-ils saboté son combat ?
Autant d’interrogations que le président devra, sûrement, se poser. Car le vote référendaire du 30 octobre dernier, même si consacrant la nouvelle Constitution par un ‘‘OUI’’ massif comme voulu, le taux de participation qui n’en demeurerait pas moins l’enjeu principal pour le président Ouattara et ses alliés du Rhdp a montré la réalité du terrain.
On pourrait comprendre que certaines zones qui lui sont dites hostiles n’aient pas voté ou ont purement voté ‘‘NON’’. Mais que le Grand Centre, fief de son principal allié le Pdci-Rda, acquis à sa cause ait enregistré un taux de participation largement en deçà de la moyenne est incompréhensible.
Les taux enregistrés dans ces régions qui composent le Grand Centre sont piteux. Du Bélier, au Gbêkê en passant par le Iffou, le District autonome de Yamoussoukro et le N’Zi, la noté est plus que salée. Une débâcle sans précédent, a-t-on constaté par les chiffres prononcés par la Commission électorale indépendante (CEI).
La région du Bélier a enregistré 37,51% (Didievi 59,10%), (Djékanou 27,09%), (Ti2bissou 35,39%) (Toumodi 28,46%), quand le District autonome de Yamoussoukro enregistrait 23,69% (Attiégouakro 50,75%), (Yamoussoukro 19,72%). Dans la région de Gbêkê où le meeting de clôture a eu lieu avec une mobilisation dite ‘‘exceptionnelle’’, l’on a enregistré 35,80% (Béoumi 30,26%), (Botro 38,43%), (Bouaké 37,03%), (Sakassou 32,26%). Chez le principal allié du président Ouattara, dans le Iffou, les chiffres sont éloquents avec 38,66% du taux de participation, (Daoukro 38,74), (M’Bahiakro 39,54%), (Prikro 37,60%). Même si la région du N’Zi semblait convaincue, le taux dit le contraire avec 27,18% (Bocanda 27,25%), (Dimbokro 25,95%), (Kouassi-Kouassikro 38,09%).
Ces chiffres ont traduit que le Grand Centre ne se serait pas véritablement impliqué dans cette bataille du taux de participation. A qui la faute ? A Ouattara ou à ceux de son entourage ?
Les moyens n’auraient-ils pas été dégagés pour la sensibilisation et l’explication ou ceux qui devaient le faire auraient tout simplement destiné ces moyens à autre chose ? Une chose est certaine, c’est que la responsabilité de chacun est engagée à quelque niveau que ce soit.
Une célèbre chanson disait ‘‘Monsieur le président, si tu t’es fait entouré de voleurs, le peuple dira que tu es un voleur’’. Si tu t’es fait entouré de personnes en qui le peuple n’a pas confiance, alors le peuple ne te fera pas confiance non plus. Sinon qu’est ce qui pourrait justifier une telle débâcle et plus précisément dans une zone qui t’est favorable, le Grand Centre ?
Harold
Photo d'archives à titre d'illustration:Présidence / Le président Ouattara au stade de Bouaké