Le président ivoirien Alassane Ouattara se rendra face aux députés de l'Assemblée nationale le 5 octobre afin de présenter son projet de nouvelle Constitution pour la Côte d'Ivoire décriée par une partie de l'opposition politique.
"Le chef de l'Etat Alassane Ouattara fera lui-même le déplacement le 5 octobre au Parlement pour présenter le projet de Constitution qu'il veut pour le pays", a déclaré mercredi à la presse le porte-parole du gouvernement, Bruno Koné, à la sortie d'un conseil des ministres.
Le Conseil a adopté un projet de loi baptisé "Constitution de la 3ème République de Côte d'Ivoire".
Par ailleurs, des observations ont été soulevées par le Gouvernement au cours de l’examen de cet Avant-projet, a affirmé Bruno Koné, avant d’indiquer qu’en accord avec le président de la République, Alassane Ouattara, ces points objet d’observations ont été validés.
Un comité d'experts pour la rédaction de la Constitution mis en place par M. Ouattara lui a remis samedi un avant-projet de Constitution comptant 184 articles repartis sur 16 titres et 50 chapitres, contre 133 articles pour la Constitution de 2000 repartis sur 15 titres.
Alassane Ouattara a décidé d'apporter des modifications à la Constitution actuelle adoptée en 2000 qui contient, selon lui, les germes des conflits enregistrés dans le pays depuis près de deux décennies, avec pour point culminant la crise post-électorale de 2010.
Les réformes portent, entre autres, sur la création d'un poste de vice-président, d'un Sénat, mais également sur les conditions d'éligibilité à la présidence de la République, notamment l'article 35.
L'article 35, assimilé à "l'ivoirité", qui exclut tout candidat n'étant pas Ivoirien d'origine de père et de mère, serait le noeud gordien des crises militaro-politiques survenues dans le pays.
Au total, 23 partis politiques dont le Front populaire ivoirien (FPI, de Laurent Gbagbo) sont farouchement opposés à ce projet à soumettre à référendum et mènent campagne pour le "Non".
La Constitution consacrant la troisième République, une fois votée au référendum, n’entrera en vigueur qu’en 2020 a également affirmé le porte parole.
Avec Xinhua
Référendum constitutionnel : Le président Alassane Ouattara et son projet de loi devant les députés le 5 octobre