Le président ivoirien recevait ce mardi l’opposition pour l’informer de la tenue d’un référendum et du calendrier électoral pour les législatives à venir.
Le référendum pour la refonte de la Constitution ivoirienne se tiendra en septembre-octobre et les élections législatives, dans les mois de novembre et décembre prochains. Voici le message qu’a communiqué le chef de l‘État ivoirien lors d’une rencontre avec les membres de l’opposition ce mardi.
Au sujet du référendum autour duquel Alassane Ouattara a dit vouloir “développer un consensus”, des voix avancent déjà que le pouvoir exécutif pourrait être tricéphale. Ainsi, dans la nouvelle mouture de la Constitution, le poste de Premier ministre se verrait supprimé en lieu et place d’un vice-président. On annonce également la mise sur pied d’un Sénat. Toutefois, la suppression d’une limitation de mandats (un mandat renouvelable une fois, Ndlr) n’est pas à l’ordre du jour, a tenu à préciser le porte-parole du gouvernement ivoirien vendredi.
Une vision que ne partagent pas forcément les membres de l’opposition. Présent à cette rencontre, Pascal Affi N’Guessan, président du Front populaire Ivoirien (FPI, anciennement au pouvoir), fondé par l’ancien président Laurent Gbagbo, actuellement jugé par la Cour pénale internationale à La Haye, a fait part de ses inquiétudes : “c’est mal parti. (…) Je crains fort que nous allions à l’élaboration d’une Constitution qui ne rassemblerait pas le consensus recherché (…) Il y a beaucoup de choses sur lesquels nous ne sommes pas d’accord. Il y a des approfondissements à faire en ce qui concerne les libertés et les droits, sur la nature du régime. Nous ne sommes pas d’accord avec la proposition du chef de l’État de mettre en place un exécutif tricéphale”.
Voulue par le président Alassane Ouattara, la révision constitutionnelle avait d’ailleurs été l’une de ses promesses de campagne. En novembre 2015, à l’occasion de son investiture à un second mandat, il déclarait à ce propos que “les modifications que nous comptons apporter vont tenir compte de notre histoire, notre culture et des valeurs que nous voulons promouvoir pour la Côte d’Ivoire nouvelle.” Une référence au concept de l’ivoirité – porté par le slogan “consommons ivoirien” – promu par l’ancien président Henri Konan Bédié, et qui avait été la base de nombreux problèmes politiques dans le pays.
Début juin, un groupe d’experts a été mis à contribution pour la modification de la loi fondamentale ivoirienne. Mais, Alassane Ouattara a tenu à garantir que l’opposition, les chefs traditionnels, les guides religieux, la société civile, les associations de jeunes et de femmes, seront également consultés dans le cadre de la rédaction de cette nouvelle Constitution.
Carole KOUASSI avec AFP
Référendum en Côte d'Ivoire : vers un exécutif à trois niveaux ?