Les discussions entre le gouvernement et l’opposition ne débutent pas sous de bons auspices. En témoigne la défection du Front populaire ivoirien (Fpi), à la reprise du ‘’dialogue républicain‘’, jeudi. Sans compter les incompréhensions qui ont émaillé le huis clos ce même jour, à la Primature, au Plateau.
Tout était bien parti. Les protagonistes politiques s’en allaient prendre langue, jeudi. Lorsque l’un d’entre eux, le Front populaire ivoirien (Fpi), s’est désisté. «Mais, nous avions prévenu ; c’était donc prévisible…», a laissé entendre hier au téléphone, un cadre de la direction dudit parti.
Le frontiste rappelle, sous le sceau de l’anonymat, que le chef de l’ex-parti au pouvoir (2000-2010) avait, dans son discours de Nouvel An, averti le gouvernement de cette absence. L’ex-Premier ministre de Laurent Gbagbo avait affirmé qu’il ne siègerait pas dans le Cadre permanent de dialogue (Cdp) qu’il ne (re)connaît pas. Une façon pour lui de réaffirmer l’attachement du Fpi au ‘’face-à-face‘’ avec le gouvernement.
Jeannot Kouadio-Ahoussou a initié la rencontre du mardi en vue d’arrondir les angles. De fait, deux positions restent tranchées jusque-là. Celle du Fpi qui dit, à quelques mots près, ceci : dialogue direct d’abord, états généraux de la République (Egr) ensuite. L’autre position, tenue par l’exécutif qui maintient, pour sa part: Cdp ou rien. L’autre défi, c’est de pouvoir évacuer les divergences de vues sur l’approche gouvernementale des négociations.
Selon des sources au sein du Cpd, il est inconcevable que les autorités continuent de « privilégier » les frontistes, en accordant à ces derniers, l’aparté du dialogue direct. Si cette politique deux poids deux mesures persiste, rapportent-elles, M. Ahoussou « continuera seul » avec le Fpi. Ainsi, les onze membres du Cdp ne supportent plus des discussions à deux vitesses, mais aussi en dents de scie, depuis deux ans qu’elles sont lancées, disent-ils.
A en croire l’un d’entre eux, joint vendredi, les membres dudit Cadre ont décidé d’attendre la présence effective de toutes les entités autour de la table, auquel cas, ils mettraient fin à leur participation. Les opposants ont, par ailleurs, demandé au gouvernement de « décider » lui-même de la répartition du millième (1/1000) des recettes publiques que l’Etat doit leur partager, au titre du financement des partis politiques.
Ils souhaiteraient que le gouvernement, qui leur a demandé de faire des propositions sur ce partage, dise à combien aura droit une formation politique, en fonction du nombre de ses députés, à l’Assemblée nationale. Sur la question de la réforme de la Commission électorale indépendante (Cei), ils encouragent la « recomposition rapide » de l’institution, avant « le choix consensuel » sur celui qui va la diriger.
L’opposition est « divisée » sur la désignation d’un nouveau président. L’actuel, Youssouf Bakayoko, disent ceux qui sont pour son maintien, peut rester en place, à condition qu’il ne prenne pas d’initiative avant la réforme effective de la commission centrale de la Cei. Les débats sont ouverts, ses acteurs se retrouveront à une date que le cabinet du ministre aura à choisir.
Bidi Ignace
Relance du dialogue politique: Ces couacs qui plombent les discussions - Photo à titre d'illustration