Face aux remous sociaux que traverse la Côte d’Ivoire depuis quelques jours, les Imams réunis notamment au sein du Conseil supérieur des Imams en Côte d’Ivoire (COSIM) et du Conseil des Imams Sunnites de Côte d'Ivoire (CODIS), ont prôné samedi, l'apaisement, invitant dans la foulée toutes les parties à un «dialogue franc et responsable».
Les Imams en conclave à Abidjan ont regretté dans une déclaration sur la situation sociale de ces jours-ci, parvenue à APA, «une grave dégradation de la situation qu'il convient de maîtriser au plus tôt, afin d'éviter que cela n'entraîne une rupture de l'harmonie sociale indispensable à la poursuite du développement et de la prospérité de la Nation Ivoirienne».
« Les Imams considèrent de fait le dialogue franc et responsable comme la seule option susceptible de garantir la stabilité de notre pays, d'assurer un avenir digne, exempt de peur à nos enfants qui ne doivent pas être les otages des malentendus entre gouvernants et gouvernés», indique cette déclaration.
En ce qui concerne les récents bruits de bottes sur le plan militaire, les Imams soutiennent que «les mutineries militaires jettent le trouble et la peur au sein des populations en même temps qu'elles aggravent les dissensions entre les forces de sécurité au moment où la plupart des pays ouest-Africains se trouvent confrontés au défi du terrorisme et à l'insécurité transfrontalière ».
Pour ces raisons, le Conseil « demande par conséquent à tous ceux qui usent de telles méthodes ou qui envisagent de le faire, d'y renoncer maintenant et définitivement ».
Par ailleurs, les Imams ont à cette occasion attirée, l'attention sur la « propension au colportage de rumeurs et de fausses informations ». « Leurs auteurs doivent prendre conscience des effets négatifs de leurs actes sur la cohésion nationale », interpellent-ils. « La paix est un bien commun. Sa préservation est un devoir collectif », conclu cette déclaration des Imams de Côte d’Ivoire.
La Côte d’Ivoire vit depuis quelques jours de nombreux remous notamment des revendications de militaires et une grève des fonctionnaires reconduite ce samedi pour cinq jours à compter de lundi.
Photo : Ahopol / Cheick Boikary Fofana, président du Conseil Supérieur des Imams (COSIM)