1- Sur convocation du Secrétaire Général par intérim, Porte-parole du Parti, le Secrétariat Général du Front Populaire Ivoirien (FPI) s’est réuni en session ordinaire, le jeudi 20 juin 2013, de 15h00 à 19h40, à son siège provisoire, sis à Cocody les II Plateaux, 7ème Tranche, sous la présidence effective du Vice-président par intérim, le camarade Raymond Abouo N’Dori, suppléant le Président du Parti en Mission.
2- L’ordre du jour de cette session a porté principalement sur l’examen de la situation sociopolitique.
3-Le Secrétariat Général, a ainsi examiné deux dossiers concernant la situation judiciaire de camarades détenus et un dossier sur la reprise du dialogue direct. Il endosse les conclusions.
4- Sur le premier dossier, celui de la procureure de la CPI contre Laurent Gbagbo, le Secrétariat Général du Front Populaire Ivoirien a pris acte de ce que le lundi 03 juin 2013, la Chambre Préliminaire I de la CPI a décidé d’ajourner le délibéré de l’audience de confirmation des charges et demander au Bureau de la Procureure de fournir des informations additionnelles sur certains points des accusations ou de mener des enquêtes supplémentaires, notamment sur la structure organisationnelle des associations patriotiques et l’allégation de leur participation au plan commun visant les populations Pro-Ouattara.
5- Le Secrétariat Général du Front Populaire Ivoirien se réjouit que la Chambre Préliminaire I n’ait pas trouvé de preuves à l’encontre du Président Gbagbo, malgré toutes les nombreuses allégations de l’Accusation et le temps accordé pour mener les enquêtes. C’est pourquoi il déplore que la Chambre Préliminaire I n’ait pas pris acte de la faiblesse du dossier des charges en infirmant purement et simplement les accusations du Bureau de la Procureure.
6-Toutefois, le Secrétariat Général du FPI encourage vivement la CPI à continuer de dire le Droit, gage d’une justice équitable qui contribue fortement à restaurer sa crédibilité en Côte d’Ivoire et partout dans le monde, en prenant courageusement la décision équitable de la relaxe pure et simple du Président Laurent Gbagbo, comme le lui a demandé le Comité Central du parti le 25 mai 2013.
7- Par ailleurs, le Secrétariat Général réitère les félicitations et les vifs encouragements du FPI à l’Union Africaine (UA) et à l’ensemble des démocrates du monde qui continuent de se mobiliser pour que justice soit faite au Président Laurent Gbagbo, déclaré vainqueur de l’élection présidentielle de novembre 2010 par le Conseil Constitutionnel de la République de Côte d’Ivoire.
8- Sur le deuxième dossier, le Secrétariat Général du FPI a appris avec consternation et exaspération l’enlèvement du camarade Koua Justin, leader de la Jeunesse du Front Populaire Ivoirien, le Vendredi 07 Juin 2013, à son Quartier Général, aux environs de 19 heures. Il s’insurge contre le fait que cet enlèvement, opéré par des éléments du Centre de Coordination des Décisions Opérationnelles (CCDO, créé pour lutter contre la grande criminalité), s’est fait évidemment en dehors de toutes réglementations républicaines pertinentes. Présenté à un juge d’instruction le lundi 10 Juin 2013, Koua Justin a été inculpé et placé sous mandat de dépôt avec un dossier absolument vide.
9- Le Secrétariat Général condamne avec la plus grande énergie cette propension du pouvoir actuel à mener les Ivoiriens dans une impasse dictatoriale où la mauvaise gouvernance sécuritaire le dispute à l’état calamiteux des Droits de l’Homme en Côte d’Ivoire.
10- Le Secrétariat Général prend une fois encore à témoin la Communauté Nationale et Internationale sur le fait que cet enlèvement, digne d’un état « hors la loi », vient gonfler le nombre de persécutés politiques en général et particulièrement ceux visant les militants du FPI (parti significatif de l’opposition) au motif farfelu et rébarbatif d’atteinte à la défense nationale et d’offense au Chef de l’Etat.
11- Le Secrétariat Général rappelle au Gouvernement de Monsieur le Premier Ministre Duncan et aux observateurs de la vie sociopolitique en Côte d’ivoire que le FPI est dans un processus de négociation avec le pouvoir actuel et qu’il ne pourra tolérer que ce dernier prenne prétexte de l’infraction d’atteinte à la défense nationale et comble de ridicule, à l’offense au Chef de l’Etat pour faire le lit à des arrestations tous azimuts, à des atteintes à la présomption d’innocence et à la liberté constitutionnelle d’opinion et de manifestation pacifique.
12- Le Secrétariat Général exige du gouvernement l’arrêt immédiat de toute procédure à l’encontre de Koua Justin, cadre fonctionnaire de son état et citoyen libre d’opinion et de le libérer prestement.
13- Le Secrétariat Général du FPI demande au Secrétaire Général du Parti de faire valoir ce droit en s’appuyant sur toute action constitutionnelle et réglementaire de la République de Côte d’ivoire.
14- Sur le troisième dossier, le Secrétariat Général prend acte de l’invitation du Premier Ministre à la reprise des travaux du dialogue direct. Il tient à rappeler que le FPI a non seulement affiché son désir d’entrer dans le jeu politique, mais il a surtout réaffirmé, dans ce dialogue direct sa ferme volonté de participer aux élections locales de 2013. Malheureusement le pouvoir en a décidé autrement et a organisé ses élections sans le FPI, partie au dialogue.
15- Sans préjuger de l’issue de ce processus auquel il adhère pleinement et qu’il souhaite sincèrement positif pour le peuple de Côte d’Ivoire, le Secrétariat Général considère que ce processus devra se poursuivre dans un climat d’apaisement général et de respect mutuel des parties au dialogue.
16- Le Secrétariat Général du FPI attend du Gouvernement qu’il crée sans délai et en toute responsabilité un environnement de dialogue définitivement débarrassé des tares qui le plombent : (i) le climat de terreur savamment entretenu, (ii) les enlèvements, emprisonnements et traques continuelles des militants de l’opposition, (iii) la pratique scandaleuse de la justice des vainqueurs, (iv) et la confiscation inadmissible des médias d’Etat.
17- En tout état de cause, le Secrétariat Général du FPI reste convaincu que la libération immédiate et sans condition de Koua Justin et la mise en œuvre effective des points de convergence obtenus lors de la première partie du dialogue politique créeront sans nul doute un environnement propice à la reprise des négociations en ce qu’ils constituent un gage de bonne foi du pouvoir. Il y va de la reconstitution du tissu social ivoirien en vue d’une réconciliation nationale réelle en Côte d’Ivoire.
Fait à Abidjan, le 25 juin 2013
Le Secrétariat Général
Reprise du dialogue avec le Pouvoir : Voici les conditions du Fpi - Photo à titre d'illustration