Les Ivoiriens dans leur grande majorité ont sacrifié à la célébration des réveillons de Noël. Les thèmes des messes ont tourné pour l’essentiel autour du don de soi de l’envoyé de Dieu pour sauver l’humanité.
Mais en dehors des temples et églises d’autres Ivoiriens ont saisi cette occasion pour faire la fête. Le lendemain étant jour férié, chômé et payé, tout était bon pour une belle ballade nocturne. Mais tout de suite, le manque d’embouteillage dans les rues indique que ce réveillon n’aura pas un suivi festif comme les années précédentes. Les Ivoiriens boudent-ils cette fête ? Ou tout simplement se réservent-ils pour le 31 décembre.
Une fête plus communautaire qui intéresse tout le monde sans distinction religieuse. Toujours est-il que l’Etat, à travers le ministère d’Etat, ministère de l’Intérieur et la sécurité, en synergie avec celui de la défense, n’a rien laissé au hasard en ce qui concerne la sécurisation de cette nuit. Un bouclage impeccable et pas incombant des forces de sécurité a permis aux Abidjanais de vivre un réveillon en toute quiétude.
De Port-bouët à Abobo en passant par Yopougon, Marcory, Koumassi, Cocody, Adjamé… tous les coins et recoins d’Abidjan était sous surveillance des policiers, gendarmes et militaires. A chaque carrefour, des véhicules de la police, CCDO, gendarmerie ou FAFAN rappelaient aux noctambules qu’ils pouvaient fêter en toute quiétude. Les véhicules sont souvent arrêtés et contrôlés et libérés. Au grand bonheur des passagers qui se sentent en sécurité.
Une célébration dans l’austérité !
Le fait le plus marquant dans ce réveillon est l’absence en grande partie des fêtards. Oui les maquis, bars et restaurants n’ont pas connu le grand monde qu’ils étaient en droit d’attendre. « Cette année, le 24 est un peu bizarre. Les clients se font rares alors que j’ai une grand provision », révèle un tenancier d’un grand maquis à Koumassi. Son inquiétude est partagée même à la célèbre rue princesse de Yopougon.
Les décibels qui nous accueillent à milliers de mètres ne sont qu’un leurre. Les chaises blanches des grands maquis de ce lieu prisé des noceurs sont désespérément vides. Seuls les bars ont du monde. «C’est quasiment la clientèle habituelle mais nous espérons qu’il y aura une plus grande affluence vers 4 heures du matin», laisse entendre un manageur de bar à la rue Princesse.
Ce dernier pense que les Ivoiriens se réservent pour le 31 décembre. Mais à “Yoro Gang”, le maquis du célébrissime Arafat, la fête est totale. Ce grand espace situé à Yopougon Selmer refuse du monde. L’ambiance est féerique et l’alcool coule à flot. Au grand bonheur des spectateurs qui se délectent des roulements de hanches de jeunes danseuses transportées par les dernières sonorités musicales ivoiriennes.
Pour le reste, c’est une nuit tranquille pour ne pas dire ordinaire pour les noctambules abidjanais. Les dancings bar des II Plateaux, Cocody et zone 4 ont leurs clients habituels et ces derniers sont restés sous la protection des hommes de sécurité qui auront abattu un grand boulot. Certainement que la nuit du 31 décembre sera plus chaude.
Koné Lassiné
Réveillon de Noël 2013 : Dans le recueillement, la sécurité et l’austérité - Photo à titre d'illustration