Rhdp- Réconciliation: Mabri répond à Anaky et au Fpi

  • 16/10/2013
  • Source : Soir Info
Albert Mabri Toikeusse a animé une conférence de presse, le dimanche 13 octobre 2013, dans un complexe hôtelier de Gd-Bassam, au terme de 2 jours de pré-Congrès de son parti, l’Union pour la démocratie et la paix en Côte d’Ivoire (Udpci).

Le ministre d’Etat, président de la formation arc-en-ciel, a adressé une réponse à Anaky Kobena, à la tête du Mouvement des forces d’avenir et allié de l’Udpci au sein du Rhdp. Anaky Kobena s’est illustré, ces derniers mois, à travers de véhémentes critiques à l’encontre de leur plate-forme commune. Interrogé sur les sorties de son allié, Mabri Toikeusse a signifié qu’Anaky avait « sa part » dans le processus ayant conduit les Houphouétistes au pouvoir.

Il a semblé, cependant, peu enthousiaste devant les dures critiques du chef du Mfa formulées sur la place publique : « La seule chose que je dis, est que nous pouvons avoir certainement des points d’insatisfaction mais nous avons la possibilité, surtout quand on est membre de la conférence des présidents, de susciter des réunions et de faire en sorte que nous puissions échanger entre nous. C’est pour cela que je ne ferai pas le bilan des rapports entre les cadres et les responsables du Rhdp devant la presse tant que nous n’avons pas encore trouvé l’occasion de nous asseoir et de dire qu’est-ce qui ne va pas et comment on peut rectifier le tir ».

L’ancien candidat à la présidentielle n’a pas fait que répondre à Anaky Kobena. Il s’est prononcé sur les préalables avancés par le Front populaire ivoirien (Fpi) dans le cadre du dialogue républicain. Le parti d’opposition conditionne la réconciliation à la libération des prisonniers politiques, une amnistie et le retour des exilés. Mabri Toikeusse a estimé qu’il fallait « aller au-delà des préalables ». « Il ne devrait pas avoir de préalable à la paix. Nous sommes dans une situation où la réconciliation s’impose à tous.

Les mêmes qui posent les conditions sont ceux qui, à d’autres endroits, disent que la réconciliation s’impose à nous. Si tant est que la réconciliation s’impose à nous, pourquoi poser des préalables alors que d’autres peuvent également faire des préalables. Nous, Udpci, aurions pu dire que nous exigeons que la vérité soit connue sur l’assassinat de Robert Guéi », a évoqué le président de l’Udpci. « Il faut aller au delà des préalables. Nous, à l’Udpci, sommes un parti de paix et ferons tout pour que la paix et la réconciliation se fassent le plus rapidement possible », a poursuivi Mabri Toikeusse.

Examiner la candidature unique


Sur la question d’une candidature « Rhdp » au premier tour de la présidentielle en 2015, le ministre d’Etat, en charge du Plan et du développement, sans se montrer péremptoire, a laissé entrevoir sa position : « Nous aurons le temps de discuter de la question de cette candidature, à l’intérieur du Rhdp. Notre position, depuis 2005, était que s’il était possible de réaliser une candidature Rhdp, que nous y allions.

Quand nous nous sommes rendus compte que ce n’était pas possible, nous avons appliqué les conditions qui étaient prévues au niveau de la plate-forme. Mais, je sais que les enfants d’Houphouët rassemblés se donneront les meilleurs moyens de servir la Côte d’Ivoire et de faire en sorte que le pays avance ». Mabri a justifié la candidature d’Alassane Ouattara en 2015.

Le chef de l’Etat, lui-même issu du Rhdp, a déjà annoncé qu’il solliciterait, à nouveau, le suffrage de ses compatriotes. « Il est en fonction et évidemment puisque la Constitution permet qu’on se représente une seconde fois, quand vous y allez une première fois et que vous sentez que vous n’avez pas fini de faire ce que vous avez envie de faire pour le pays, vous pouvez tout de suite manifester votre volonté (de rempiler). Dans le cadre du Rhdp, nous nous retrouverons, certainement sur sa saisine ou sur d’autres, pour examiner cette question », a dit Albert Mabri Toikeusse.

Le pré-Congrès de l’Udpci n’a débouché sur aucune décision puisqu’il ne s’agit pas d’un « organe statutaire ou décisionnel » mais de « consultation ». Militants et responsables venus des quatre coins du pays ont travaillé, deux jours durant, sur certains textes et revisité le programme de gouvernement de l’Udpci. Le Congrès est prévu pour les 13 et 14 décembre à Yamoussoukro. Quelque 5.000 personnes sont attendues.

Kisselminan COULIBALY