De retour de sa mission d’investigation dans la région de Gbôklè, Maurice Bandaman a annoncé son plan de travail inscrit dans la vision de développement du Président de la République.
«Nous sommes heureux que le Président de la République, Alassane Ouattara, ait pris l’engagement de donner à la région de Gbôklè, sa place dans le dispositif économique du pays. C’est une région forte de ses potentialités naturelles. La beauté des sites, la beauté de l’embouchure entre le fleuve Sassandra et la mer, la beauté de la nature à travers des sites féériques, se côtoient et côtoient également la richesse de l’histoire. Sassandra est l’une des entrées de l’Occident sur notre territoire, mais c’est surtout la partie du pays dont l’éléphant a donné son nom à la Côte d’Ivoire. Nous avons dans cette région une véritable mine, une richesse culturelle très forte. Cette zone est un scandale culturel qui ne mérite pas d’être négligé. Le Chef de l’Etat a demandé de mettre l’accent sur le développement de cette région et 20 milliards de francs Cfa ont été mis en ligne pour son développement. Et nous pensons que le développement de la Côte d’Ivoire ne peut se faire sans le développement culturel qui va de pair avec le développement touristique. Notre action s’inscrit donc dans la vision du Chef de l’Etat qui a voulu donner à cette ville historique sa chance ! »
Sassandra, un scandale culturel
C’est en homme émerveillé que Maurice Bandaman a conduit la rencontre organisée le 21 février à son cabinet, pour présenter à la presse les grandes lignes de sa mission d’investigation et d’imprégnation effectuée du 14 au 16 février à Sassandra, dans la région de Gbôklè.
Une mission qui avait pour but de faire l’inventaire des potentialités culturelles et touristiques de la ville de Sassandra et sa région, avec comme ambition, de l’ériger en un véritable pôle de développement culturel. Une ambition nourrie par la découverte de merveilleux sites touristiques : « A Sassandra, nous avons recensé des éléments du patrimoine matériel, avec des bâtiments anciens, des bâtiments coloniaux rattachés à l’histoire de la Côte d’Ivoire ».
Maurice Bandaman a aussi fait mention des éléments du patrimoine immatériel constitués de chants et danses avec des artistes comme Simon Kéké, Tina Dacoury et aujourd’hui, Ayidissa, avant d’attirer l’attention sur la mission qui l’a conduit à tracer la route de l’esclave à Bassa-Drewin qui est un village phare dans le dispositif de recherche.
Le Warf, le comptoir, la banque de l’Afrique de l’Ouest, le palais du commandant de cercle
A travers une diapositive bien structurée, le premier responsable du ministère de la Culture et de la Francophonie a présenté les sites recensés en félicitant les historiens et archéologues pour ce travail colossal qui a permis, déjà, d’inscrire ces sites sur la liste nationale des inventaires.
Il s’agit notamment des ruines encore résistibles au temps tels que le tunnel des esclaves creusé dans une montagne et situé à Drewin, le warf, le palais du Commandant de cercle avec une imprenable vue sur les falaises, la maison de vacances du gouverneur Binger, la grotte-mosquée du patriarche Yacouba Sylla, la Banque de l’Afrique de l’Ouest, le comptoir, le quartier Groudou que Maurice Bandaman n’a pas manqué de comparer à certaines villes de rêve telles que Alger ou Nice.
« Si on a les moyens de construire cette ville avec une architecture particulière, elle sera l’une des plus merveilleuses villes du monde », a fait savoir Maurice Bandaman qui a encore mis en mission ses conseillers, historiens et archéologues dont le travail permettra d’engager la procédure de classement de ces sites répertoriés sur la liste du patrimoine de l’Unesco, afin qu’ils soient restaurés et protégés et qu’ils ne soient plus objets de pillage.
L’existence de preuves
Intervenant à la suite du ministre de la Culture et de la Francophonie, le Pr Aka Kouamé de l’université de Houphouët-Boigny de Cocody et par ailleurs conseiller technique au ministère suscité, a mis l’accent sur le plan de travail suivi pour retracer cette « route de l’esclave » : « Les preuves existent. S’agissant de la traite des esclaves sur nos côtes et particulièrement à Sassandra. Déjà, un premier rapport a été déposé à l’Unesco ». Il est à noter que sous le thème « Route de l’esclave : résistance, liberté, héritage », ce projet ainsi mis en lumière par le ministère de la Culture et de la Francophonie a été lancé en 1994 par l’Unesco. Cela, en vue de permettre une meilleure compréhension de la traite négrière partout dans le monde où elle a sévi.
En Côte d’Ivoire, les résultats de ce projet sont le fruit d’une rencontre entre une volonté politique portée par le Président Alassane Ouattara, le ministère de la Culture et de la Francophonie, le ministère du Tourisme et la Recherche universitaire, en vue d’identifier certains sites ayant servi d’itinéraires à la traite négrière. Le lancement de ce projet a eu lieu le 7 juin 2017 à Kanga-Gnanzé, village de la commune de Tiassalé.
BRIGITTE GUIRATHE
Route de l’esclave: Faire de Sassandra, un pôle de développement culturel et touristique