Rumeurs d'affrontements : L'État va déployer la Gendarmerie nationale

  • 14/11/2013
  • Source : L'Inter
L'information donne des frissons. Des affrontements meurtriers pourraient éclater à tout moment entre les Forces républicaines de Côte d'Ivoire (FRCI) et leurs supplétifs qui continuent d'exercer dans l'illégalité.

 La raison de ces probables affrontements, selon une source sécuritaire que nous avons rencontrée la semaine dernière, mais qui a requis l'anonymat, c'est que les supplétifs des FRCI qui ne sont pas encore immatriculés et qui, peut-être ne le seront jamais, seraient visés par un ordre de déguerpissement des espaces de cantonnement ou des camps militaires, de police et de gendarmerie qu'ils occupent depuis la fin de la crise post-électorale.
 
En effet, ces hommes en armes, non reconnus officiellement par le ministère de la Défense, mais qu'on retrouve souvent sur les routes ou à des check-point, auraient menacé, selon notre source, d'user de la manière forte pour réclamer l'argent et les biens matériels qui leur avaient été promis au moment où ils se faisaient enrôler dans les Forces armées des Forces Nouvelles (FAFN, ex-rébellion). Pour rappel, à la faveur de la crise post-électorale, des milliers de jeunes hommes et de femmes avaient pris les armes pour aider à installer au pouvoir le président Alassane Ouattara.
 
Mais, près de trois ans après cette guerre meurtrière, et l'avènement du leader  du Rassemblement des républicaines (RDR, actuel parti présidentiel) à la tête du pays, ces personnes qui se sont familiarisées avec les armes de guerre, auraient décidé de prendre leurs responsabilités face aux difficultés quotidiennes qu'elles rencontrent. Informées de cette situation délétère, indique notre source, les autorités ivoiriennes ont décidé de prendre le taureau par les cornes. Un déploiement des éléments de la Gendarmerie nationale dans certaines localités dites « stratégiques », pour parer à toute éventualité, serait en cours. Ainsi, des villes comme San-Pedro devraient recevoir des renforts dans les jours à venir.
 
La maréchaussée ivoirienne est donc mobilisée pour réagir vigoureusement, ou à tout le moins, servir de force d'interposition entre les éventuels belligérants. Les services de la Gendarmerie nationale que nous avons joints pour en savoir davantage, ont simplement observé la loi de l'omerta. Secret défense oblige. Faut-il le rappeler, des éléments des FRCI s'étaient affrontés au petit matin du mardi 22 octobre 2013, au sein du camp de police de la Brigade anti-émeute (BAE) de Yopougon. Aujourd’hui, l'information d'un probable choc entre différentes factions des FRCI à Abidjan et à l'intérieur du pays, circule sous cape. Et les autorités militaires et politiques semblent avoir pris la pleine mesure des risques que court la Côte d'Ivoire si un autre conflit armé survenait.
 
 Hervé KPODION