Après 4 ans de sensibilisation, la phase de la répression a sonné. Le décret 2013-327 du 22 mai 2013 portant interdiction de la production, de la commercialisation, de la détention et de l’utilisation des sachets plastiques s’applique enfin dans sa toute sa rigueur.
Le Ministre de la Salubrité, de l’Environnement et du Développement Durable (MINSEDD) Anne Désirée Ouloto en a donné un signal fort ce jeudi 16 Avril 2017, en descendant sur le terrain, accompagnée d’un important dispositif de la Brigade de Salubrité, de la Compagnie Républicaine de Sécurité (CRS) et du Groupement Mobile d’Intervention (GMI).
La pêche, il faut l’avouer, a été grosse au bout du compte, l’objectif à terme étant de ‘’couper la source de production’’ et d’épargner la vie et la santé des Ivoiriens de la pollution, ou des menaces environnementales.
A la Riviera Programme 3, à quelques mètres du Commissariat du 35è arrondissement, Anne Ouloto a fait irruption dans une usine de fabrication de sachets d’eau appartenant à Camara Ami. Celle-ci absente du lieu, ce sont ses employées (deux jeunes filles) qui étaient en service.
Le Ministre et sa suite furent stupéfaits. En face d’eux, de grands kits de sachets d’eau, des filtres disposés sens dessus dessous, des raccordements sauvages à la Sodéci, le tout dans un cadre sans hygiène.
La ‘’maitresse des lieux’’ plusieurs fois contactée au téléphone par son personnel n’a pas daigné rejoindre cependant son service. Tirant toutes les conséquences de son acte, l’usine fut mise illico presto sous scellé et toute la production, ainsi que les appareils, apprendrons-nous plus tard, seront les prochains jours, incinérés.
La seconde halte fut un peu plus loin, à la Rue Ministre. Les services de la Brigade de salubrité fracassent un local où était collé un écriteau ‘’Livia Couture’’. A la surprise, l’équipe du Ministre découvre qu’en fait de salon de couture, c’est une usine de fabrication de sachets d’eau.
En y entrant, elle constate qu’elle avait affaire à une grosse industrie. Une dame, sur la terrasse replie dans son salon et refuse de venir au Ministre Ouloto, au motif qu’elle ne voudrait pas être captée par les cameramen et les reporter-photographes présents.
S’ensuit une vive discussion au bout de laquelle, les hommes du Commissaire Téhé, Commandant de la Brigade de la Salubrité, et les éléments de police présents interpellent cette réfractaire à la loi et la conduisent au Commissariat du 18è arrondissement. Son usine est également mise sous scellé.
A Akouédo village, c’est à la production de M. N’Goran que les Forces publiques se sont déportées. C’est également à une grosse industrie qu’elles ont affaire. L’usine a plus de 5 succursales dans le District Autonome d’Abidjan et plus de 3 fourgons. Tout ce patrimoine sera saisi.
Pour le Ministre Ouloto, ‘’l’opération de répression commencée ce jeudi ne s’arrêtera pas et le Gouvernement ne reculera devant rien, car la patience à des limites’’, a-t-elle indiqué au terme de sa visite de terrain, après avoir congratulé une usine de production de crème alimentaire en Zone 3. Une usine qu’elle a qualifiée d’exemplaire parce que ayant su amorcer le processus de reconversion en livrant sa crème dans des tubes cartonnés.
‘’Je vous félicite pour votre sens de responsabilité. Vous avez su trouver la meilleure approche. Je retiens que quand on veut, on peut et que la meilleure approche pour les usines et sociétés qui usaient de sachets, c’est d’être en phase avec la législation’’, a relevé le MINSEDD.
Il faut noter qu’avant toute cette traque aux réfractaires de la loi portant interdiction des sachets plastiques, Anne Ouloto s’était rendue bien plus tôt dans la matinée à la Marine, à Attécoubé, pour visiter les anciens locaux du Centre Antipollution (CIAPOL).
Elle a promis d’user de ses contacts, du partenariat avec son collègue de la Défense et d’un lobbying au sein du Conseil des Ministres pour obtenir la réhabilitation des locaux délabrés en vue d’assurer le retour de l’Administration du CIAPOL sur ce site.
Photo:DR / la ministre Ouloto traque les réfractaires de la loi portant interdiction des sachets plastiques