Une vingtaine de journalistes du District du Bas Sassandra et deux de la RTI ont pu apprécier dans des villages de San Pedro et Soubré l’évolution d’un projet de protection de l’enfant par les communautés villageoises elles-mêmes, fruit d’un partenariat de l’Unicef et du Ministère de la solidarité, de la famille, de la femme et de l’enfant (MSFFE).
L’équipe de l’Unicef et du MSFFE venue d’Abidjan ont initié un atelier de formation soutenu par une visite de terrain, qui ont permis aux journalistes durant deux jours, mardi et mercredi, d’avoir une compréhension du contexte du projet et de constater les premiers résultats de cette expérience démarrée en 2013.
Selon les experts du service Info Communication de l’Unicef et ceux de la Direction de la protection de l’enfant du MSFFE, ce projet a vu le jour en raison des nombreuses violations des droits des enfants, des maltraitances, des violences, abus sexuels et exploitations subis par les enfants en Côte d’Ivoire.
Le MSFFE envisage par ce projet "susciter une synergie globale d’actions de prévention et de protection de l’enfant au moyen des activités de sensibilisation et de mobilisation sociale par le biais de ses structures et démembrements, relais locaux", a expliqué le Directeur régional du MSFFE de San Pedro, Kouamé Kouadio.
Les journalistes de San Pedro ont été conduits par la suite dans le village de Watté situé à 32 km de piste de la ville de San Pedro pour constater la pratique du projet sur le terrain, quand ceux de Soubré se rendaient pour les mêmes objectifs à Takoréagui, un village de ce département.
A Watté, village de 21 100 âmes, un système intégré de protection de l’enfant a permis la création d’un comité de protection de l’enfant chargé du suivi de la protection de tous les droits des enfants, dont celui d’avoir un extrait de naissance, d’aller à l’école, de ne pas subir de maltraitance.
Un Club des mères des élèves filles (CMEF) a été créé, regroupant les femmes des différentes communautés du village en vue de mobiliser l’ensemble de la communauté pour inscrire et maintenir la jeune fille à l’école, et lui éviter le mariage précoce, les mutilations génitales et les abus sexuels.
Un comité de gestion de l’école communautaire impliquant la direction de l’école, le COGES, et la population, a été également créé pour veiller à l’entretien de l’école et à son équipement, avec le soutien de l’Unicef qui construit dans le cadre de ce projet trois nouvelles classes en dur en remplacement de bâtiments en ruine, faits d’argile.
Ces différentes structures gérées de façon bénévole par les populations villageoises elles-mêmes travaillent en synergie avec la Directrice de l’école, l’infirmier et la sage-femme du centre de santé du village. Elles comptent pérenniser ce projet, a indiqué leur porte-parole, Amon Frédéric.
jmk/kam
Photo à titre d'illustration