San Pedro: les coordonnateurs de la CDVR souhaitent des critiques objectives de leurs travaux

  • 13/10/2014
  • Source : AIP
San Pedro - Le président des coordonnateurs des auditions et enquêtes de la Commission dialogue, vérité et réconciliation (CDVR), Seydou Camara, invite les associations de victimes à des analyses objectives de leurs travaux, expliquant que certaines associations accusent les coordonnateurs d'avoir présenté des cas insignifiants et non représentatifs des victimes des crises ivoiriennes de 1990 à mai 2011 lors des audiences publiques.

"Après les formations successives reçues, personne d’entre nous ne pouvait avoir le malin plaisir de présenter de fausses victimes à la CDVR ou de présenter de faux cas emblématiques à la CDVR, car ce travail est tellement sérieux, la paix en côte d’Ivoire a été tellement perturbée que personne d’entre nous ne voudrait que par sa faute il y ait encore des troubles en Côte d’Ivoire", a déclaré Seydou Camara, vendredi, dans un entretien à l'AIP.
 
Au cours des audiences publiques et privées qui se sont déroulées du 8 au 30 septembre, 80 cas ont été examinés par les juges-arbitres de la CDVR sur 63 000 victimes auditionnées au terme des auditions et des enquêtes faites par plus de 300 agents enquêteurs et 37 coordonnateurs durant trois mois.
 
Ces cas "emblématiques", a expliqué Seydou Camara, sont des viols, des pertes en vie humaine, des tueries massives et des dépouillements de biens matériels ou financiers.
 
Le président des coordonnateurs a expliqué que pour les audiences, "la CDVR a choisi parmi tous les cas, ceux qu’elle a jugé nécessaires d’être écoutés, et en fonction de ces cas faire peut-être une projection sur toutes les autres victimes qui se trouveraient plus ou moins dans ces situations et voir quels types de réparations ordonner".
 
"Même si la Côte d’Ivoire arrive à réunir suffisamment d’argent, les 63 000 auditionnés ne peuvent pas passer aux audiences", a-t-il souligné.
 
Seydou Camara a indiqué que, selon les critères définis par la CDVR, 18 cas emblématiques sur un total de 1019 personnes auditionnées ont été retenus dans le département de San Pedro et 61 cas ont été pris en compte dans le département de Tabou, sur 1163 victimes auditionnées.
 
Il a invité l’ensemble de la population, surtout les associations de victimes, à prendre attache avec la CDVR pour mieux s’informer avant de mener des critiques, tout en souhaitant que chacun œuvre dans le sens de la cohésion sociale et de la réconciliation.
 
Les auditions et enquêtes se poursuivent en dépit de la fin des audiences publiques, a rassuré Seydou Camara.
 
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