Mis en examen le 21 mars, Nicolas Sarkozy nie farouchement avoir bénéficié des largesses du « Guide » libyen. Retour sur une idylle qui a tourné à l’aigre.
Nicolas Sarkozy a raison. Quand il dit « c’est la France, c’est la fonction de président de la République qui est en cause », il reconnaît – à son corps défendant – que sa mise en examen peut déclencher le plus gros scandale de la Ve République française. Le candidat Sarkozy a-t-il reçu plusieurs millions d’euros de Mouammar Kadhafi, l’ancien numéro un libyen, pour financer sa campagne victorieuse de janvier-mai 2007 ?
Ce 21 mars, après une garde à vue de près de quarante heures, le juge français Serge Tournaire a estimé qu’il disposait de suffisamment d’indices graves ou concordants pour mettre en examen l’ancien président français pour « corruption passive, financement illégal de campagne électorale et recel de détournement de fonds publics libyens ».
"Vous êtes mon ami et mon frère. Je vais vous aider"
Sarkozy-Kadhafi, c’est Duel au soleil, le western de King Vidor : l’histoire d’un coup de foudre qui se termine par une lutte à mort. En octobre 2005, lors d’une première rencontre à Tripoli, les deux hommes voient tout de suite leur intérêt à bien s’entendre. Sarkozy, alors ministre de l’Intérieur, révèle à son hôte qu’il va se présenter à la présidentielle de 2007. « Vous êtes mon ami et mon frère. Je vais vous aider », lui répond le « Guide ». Sans plus de précisions.
« Ce type est siphonné »
En juillet 2007, deux mois après son élection, Sarkozy – via son épouse de l’époque, Cécilia – réussit à convaincre Kadhafi de relâcher les cinq infirmières bulgares et le médecin palestinien arrêtés huit ans plus tôt à Benghazi. En décembre 2007, lors de sa fameuse visite officielle à Paris, le Libyen s’épanche : « Vous savez, mon frère Sarkozy, j’ai bien changé...
Sarkozy mis en examen : retour sur un « Kadhafiasco »