Le PDG de Facebook, Mark Zuckerberg, est auditionné par les chefs des groupes politiques au Parlement européen mardi. Il doit s'expliquer sur les lacunes du réseau social dans la protection des données des utilisateurs.
Le patron de Facebook, Mark Zuckerberg, est attendu mardi 22 mai au Parlement européen à Bruxelles pour s'expliquer sur les lacunes du réseau social dans la protection des données de ses utilisateurs, illustrées par le scandale Cambridge Analytica.
Son audition en fin d'après-midi par les chefs des groupes politiques de l'assemblée, initialement prévue à huis clos, sera finalement diffusée en direct sur Internet.
Le président du Parlement européen, Antonio Tajani, a annoncé lundi que Mark Zuckerberg avait accepté que son intervention soit retransmise à la suite de la vive pression d'eurodéputés.
Rendre des comptes publiquement
À trois jours de l'entrée en vigueur vendredi d'une législation européenne visant à mieux protéger les données personnelles des Européens, certains avaient exhorté Mark Zuckerberg à rendre des comptes publiquement, comme il l'avait longuement fait le mois dernier devant les parlementaires américains.
Ces derniers avaient soumis le jeune milliardaire américain à une pluie de questions pour comprendre comment la firme Cambridge Analytica avait pu exploiter à leur insu les données de dizaines de millions d'utilisateurs de Facebook, pour une utilisation à des fins politiques.
"Il y a plus d'utilisateurs de Facebook dans l'UE qu'aux États-Unis et les Européens méritent de savoir comment leurs données sont traitées", avait plaidé la commissaire européenne à la Justice, Vera Jourova.
Selon des chiffres communiqués par Facebook à la Commission européenne, les données de "jusqu'à 2,7 millions" d'Européens ont pu être transmises de "manière inappropriée" à la firme Cambridge Analytica, impliquée dans la campagne présidentielle de Donald Trump.
Vera Jourova a plusieurs fois remercié ironiquement Mark Zuckerberg ces dernières semaines pour avoir prouvé par ce scandale à quel point des règles strictes s'imposaient, malgré les réticences des grands acteurs d'Internet, grands consommateurs de données personnelles.
Lourdes amendes
Le "Règlement général sur la protection des données" (RGPD) va créer ou renforcer des droits individuels et imposer des obligations strictes aux entreprises qui collectent ou traitent des informations personnelles d'Européens, où qu'elles soient établies.
Toutes les entreprises et les organismes récoltant des données, qu'ils soient présents ou non sur Internet, devront s'y plier sous peine de lourdes amendes, au même titre que les grandes plateformes comme Facebook, Google ou Twitter.
Ces règlent incluent pour les citoyens un "droit de savoir" qui s'occupe de leurs données et dans quel but, ainsi qu'un droit de s'opposer à leur traitement, pour de la prospection commerciale notamment.
Elles détaillent les conditions pour obtenir leur suppression ("droit à l'oubli") et prévoit que les particuliers devront être prévenus en cas d'accès non autorisé à leurs données, comme dans le cas du piratage massif subi par la société Uber en 2016, longtemps tenu secret.
Le lendemain de sa visite à Bruxelles, Mark Zuckerberg doit faire partie de la cinquantaine de dirigeants de grandes entreprises du numérique reçus à Paris par le président français Emmanuel Macron.
Avec AFP
Scandale Cambridge Analytica : Mark Zuckerberg doit s'expliquer au Parlement européen