Jeune femme moderne et libérée, Yasmine Ajami accepte, par amour, la condition de seconde épouse. A la mort brutale de son mari, veuve bafouée et reniée, elle transforme sa descente aux enfers en un combat pour ses droits et ceux de sa fille.
Une mère française catholique, moderne, sexy - une femme de caractère. Un père ivoirien d'origine libanaise qui la veut ambitieuse et autonome : "Tu ne dois jamais dépendre d'un homme, il faut savoir te débrouiller toute seule," lui serine-t-il.
Rien de prédestinait Yasmine Ajani, farouchement indépendante d'âme et d'éducation, à se retrouver dans la situation de seconde épouse. Elle l'admet aujourd'hui dans son livre : "Si c'était à refaire, malgré tout l'amour que je porte à Isat (son époux, ndlr), je ne recommencerais pas."
Si c'était à refaire, je ne recommencerais pas.
Yasmine joue au tennis, s'habille à l'occidentale. Éprise de liberté, elle quitte la Côte-d'Ivoire de son enfance pour faire ses études à Paris, New-York, Tokyo. Mais l'attachement au pays de son enfance est fort, et c'est à Abidjan qu'elle décide de s'installer pour travailler. Yasmine fait carrière, crée son entreprise et devient une référence dans le monde de la communication et du marketing en Afrique. Elle se marie, a un fils...
Et puis quelques années après son divorce, elle rencontre Isat (un pseudonyme, ndlr). Mais le riche homme d’affaires ivoiro-libanais est déjà marié, à l'issue d'une union arrangée, à sa cousine, une femme de culture musulmane traditionnelle - elle porte le tchador. Pas de divorce possible.
Alors Yasmine, pourtant si attachée à son indépendance et aux valeurs occidentales, dit 'oui' à Isat - "Avec lui, par amour, je me suis montrée moins intransigeante. J'ai beaucoup accepté, et enduré l'impensable," écrit-elle dans son livre. Le mariage, pensait-elle, serait une façon de vivre son amour au grand jour, raconte-t-elle avec une certaine distance...
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Photo:Yasmine Ajama / Isa, Yasmine et Eva, en 2011.