Le système de sécurité sociale est performant en Côte d’Ivoire. Il est même très performant au regard des résultats enregistrés, depuis 2012, par les deux institutions nationales de prévoyance sociale, que sont la Caisse nationale de prévoyance sociale (Cnps) et la Caisse générale de retraite des agents de l’Etat (Cgrae). Le ministre de l’Emploi et de la Protection sociale, Pascal Kouakou Abinan, s’en est félicité, hier, à la tribune de « L’invité des rédactions de Fraternité Matin », dont il était l’orateur principal.
Preuve de ce succès, amorcé avec l’accession à la magistrature suprême du Président Alassane Ouattara, qui a engagé la réforme du secteur en 2012, la Cnps a enregistré des excédents financiers croissants de 2013 à 2018. Cette réforme, explique Charles Kouassi, directeur général de la Cnps, a porté sur un changement du modèle économique de notre institution. « On a opté pour la création d’un équilibre financier sur le long terme, à savoir sur 25 ans. Quand on le fait, on fait des excédents sur 15 ou 18 ans. Ces excédents, une fois investis dans les circuits financiers et économiques, sont capables de créer une richesse importante qui va venir financer la sécurité sociale, sans qu’on ait besoin d’augmenter les cotisations ou de réguler l’âge », a indiqué le patron de la Cnps.
Ce nouveau modèle économique a permis à la Cnps, qui, de 2005 à 2011, avait un déficit cumulé de 200 milliards de Fcfa, de faire des excédents dès sa mise en œuvre. « 8 milliards de Fcfa en 2012 ; 33 milliards en 2013 ; 45 milliards en 2014 ; 65 milliards en 2015 ; 77 milliards en 2016 ; 81 milliards en 2017 et 90 milliards en 2018. L’objectif pour 2019 est de 95 à 100 milliards de Fcfa », a fait savoir Charles Kouassi. Avant d’ajouter que le portefeuille monétaire financier de la Cnps, qui était de 26 milliards en 2012, est aujourd’hui de 350 milliards de Fcfa. Cet argent est placé en actions et en obligations dans les fonds d’investissement. « Nous sommes dans cinq fonds d’investissement. Il y a trois ans, nous n’étions dans aucun (…). Nous projetons, 500 milliards d’ici 2020, et 1000 milliards à l’horizon 2025. Quand la Cnps atteindra ce portefeuille, je suis convaincu que les cotisations vont grandement s’amoindrir dans le financement de la sécurité sociale. On ne parlera plus jamais de déficit », a-t-il rassuré.
Autre acteur majeur de la bonne santé du système de sécurité sociale ivoirien, la Caisse générale de retraite des agents de l’Etat a, elle aussi, réalisé des résultats historiques grâce à la réforme de 2012 impulsée par le gouvernement. Selon son directeur général, Abdrahamane Berté, la Cgrae avait, avant la réforme, un déficit cumulé de 250 milliards de Fcfa. « Les études actuarielles menées prévoyaient un équilibre financier au plus tôt en 2019. Mais dès la première année d’exercice de la réforme, nous avons fait un excédent de 33 milliards de Fcfa. Nous sommes restés sur cette lancée. Aujourd’hui, sous réserve de la consolidation des résultats financiers, nous sommes à près de 75 milliards de FCfa », a-t-il fait savoir.
GERMAIN GABO
Pascal Kouakou Abinan, le ministre de l’Emploi et de la Protection sociale.