On aurait dit que tout s’est passé dans le calme et la régularité si le Réseau ouest africain pour l’édification de la paix n’a pas publié son rapport d’observation qui dénonce des dysfonctionnements dans le déroulement des élections sénatoriales du 24 mars passé et interpelle le chef de l’Etat sur la représentation des femmes. Ci-dessous, l'intégralité de ce rapport.
Déclaration de Wanep Côte d’Ivoire relative à l’observation de l’élection sénatoriale du 24 mars 2018
Dans le cadre de l’élection sénatoriale du 24 mars 2018, le Réseau Ouest Africain pour l’Edification de la Paix en Côte d’Ivoire, à travers sa mission d’observation électorale constituée des moniteurs de l’alerte précoce et des membres de la plateforme PEACE, a déployé neuf (09) observatrices et vingt-cinq (25) observateurs dans les 2 districts autonomes et 31 régions dont deux (02) à Abidjan. Cette mission, comportait deux phases : le monitoring de la campagne électorale et l’observation du déroulement du scrutin.
La première phase relative au monitoring de la campagne électorale a été couverte par l’équipe des observateurs du 19 au 22 mars 2018 et s’est soldée par une déclaration. Quant à la seconde phase qui porte sur l’observation du déroulement des élections le jour même du scrutin, celle-ci a vu la mobilisation de nos 34 observateurs dans l’ensemble des bureaux de vote répartis sur l’étendue du territoire. Les conclusions issues de l’observation de cette deuxième phase font l’objet de la présente déclaration.
I. Conclusions préliminaires sur le vote
Ouverts à 8h00, les bureaux de vote ont fermé à 17h00 comme indiqué par le mode opératoire de la Commission Electorale Indépendante (CEI).
1.1- Faits marquants du scrutin
- 58 listes de candidature ont été validées par la Commission Electorale dont 105 hommes et 11 femmes soit 9,5% des candidats ;
- Tous les bureaux de vote ont respecté l’heure d’ouverture et de fermeture ;
- Les membres des BV, les scrutateurs et les représentants des candidats étaient tous présents dans tous les BV ;
- Une grande affluence a été observée ;
- Les autorités locales (préfets, superviseurs de la CEI) ont dans la plupart des localités visité les différents lieux de vote pour vérifier le bon déroulement du scrutin ;
- Un grand nombre de bulletins nuls au moins 180 et 30 bulletins blancs. Par ailleurs, au cours du vote, quelques dysfonctionnements et insuffisances mineurs ont été constatés.
1.2 - Dysfonctionnements et insuffisances constatés
• A Sassandra : - le représentant du RHDP n’a pas signé le PV ni accepté de prendre l’exemplaire parce que ses revendications n’ont pas été acceptées ; L’entêtement d’un électeur qui voulait voter avec la photocopie de sa CNI et sa carte d’électeur, a valu une intervention des forces de sécurité mais le calme est vite revenu.
• A Soubré, un représentant de candidat indépendant est parti avant la distribution des PV et n’a pas émargé ;
• A Bongouanou les observateurs en général et ceux de WANEPCI en particulier n’ont pas eu accès au Bureau de Vote ;
• A Dabou, les observateurs n’ont pas été autorisés à rester dans le Bureau de Vote ;
• Certaines listes de votants comportaient des noms de conseillers défunts (Katiola, San Pedro, Man etc.) ; ce qui influence le taux de participation ;
• A Toumodi, deux conseillers n’ont pu voter à cause d’erreurs sur la liste des votants (Nom et date de naissance). Ces légers dysfonctionnements n’empêchent pas que nous ayons relevé de réels points de satisfaction.
1.3- Des points de satisfaction
• Un taux de participation élevé́, supérieur à 80 %. Ce taux est le plus élevé depuis l‘élection du Président de la République en 2010.
• L’Election a été fortement sécurisée grâce à une importante présence des corps habillés ;
• Le scrutin a été couvert par de nombreux observateurs aussi bien nationaux qu’internationaux. La CEI a délivré plus de 1000 (mille) accréditations ;
• Une assistance particulière a été accordée aux personnes vulnérables dans la quasi-totalité des lieux de vote. Des témoignages sont venus de Soubré, San Pedro, Toumodi, Dimbokro, Bongouanou, Guiglo, Duékoué, Man et Aboisso.
Image utilisée à titre d'illustration