Sept djihadistes maliens présumés ont récemment été arrêtés en Côte d’Ivoire et extradés vers le Mali voisin, ont affirmé mercredi à l’AFP des sources de sécurité ivoirienne et maliennes, ces dernières assurant qu’ils ont reconnu avoir participé à des attaques sur le sol malien.
"Nous avons récemment arrêté sur notre sol sept jihadistes maliens grâce à des informations précises fournies par nos collègues maliens. Ils ont été
extradés vers le Mali, ils sont actuellement à Bamako", a déclaré la source de sécurité ivoirienne jointe à la frontière avec le Mali. Elle n’a pas fourni d’autres détails.
Ces arrestations et extraditions ont été confirmées par deux sources de sécurité maliennes, selon lesquelles les sept jihadistes présumés ont avoué avoir participé à des attaques récentes perpétrées au Mali.
"La semaine dernière, les forces spéciales des services du renseignement du Mali ont travaillé avec leurs homologues ivoiriens pour arrêter en Côte d’Ivoire sept jihadistes qui ont fait des aveux", a dit la première de ces deux sources, sans préciser de date.
Selon elle, certains ont reconnu avoir été "membres" du groupe islamiste Ansar Dine, fondé par l’ex-rebelle touareg malien Iyad Ag Ghali, tandis que d’autres ont indiqué avoir été des éléments de la police islamique de Tombouctou (plus de 900 km au nord de Bamako).
Les régions de Tombouctou, Gao et Kidal, formant le vaste Nord malien, étaient tombées en mars-avril 2012 sous la coupe de groupes jihadistes liés à
Al-Qaïda, dont Ansar Dine, jusqu’au déclenchement, en janvier 2013, d’une intervention militaire internationale.
Ces groupes jihadistes ont été dispersés et en grande partie chassés de ces régions par cette intervention, mais plusieurs zones échappent encore au contrôle des forces nationales et internationales, contre lesquelles les jihadistes multiplient depuis des mois les opérations.
Longtemps concentrées dans le nord du Mali, les attaques jihadistes se sont étendues depuis le début de l’année vers le Centre, puis à partir de juin dans
le Sud, près des frontières ivoirienne et burkinabè.
En juillet des sanctuaires jihadistes avaient été détruits lors d’opérations de l’armée dans la région de Sikasso (sud), près de la frontière ivoirienne, où plusieurs jihadistes présumés ont été tués et plusieurs arrêtés, selon des sources militaires maliennes.
Ces opérations militaires faisaient suite à des attaques en juin dans des localités de la zone, Fakola et Misséni. Les assaillants de Fakola se sont réclamés d’Ansar Dine.
D’après la deuxième source de sécurité malienne interrogée mercredi, les sept suspects arrêtés sont tous originaires du sud du Mali et ont créé, après le déclenchement de l’intervention militaire dans le nord du pays, une unité combattante ("katiba") baptisée "Khalid Ibn Walid", du nom d’un des compagnons
du prophète de l’islam Mohamed.
"On peut considérer cette katiba comme une des franchises d’Ansar Dine dans le sud du Mali", a affirmé cette source, selon laquelle son chef serait un certain Souleymane Keïta. Peu d’informations étaient disponibles sur lui dans l’immédiat.
"Nous avons aujourd’hui la preuve que ce groupe et des jihadistes arrêtés ont participé aux attaques des localités maliennes de Misséni et de Fakola," a-t-elle dit.
Selon elle, les suspects ont aussi avoué avoir créé un camp d’entraînement en mars à Samanko, près de Bamako.
Début mars, des armes avaient été découvertes sur un site à Samanko et saisies par les autorités peu avant un attentat, le 7 mars, contre un restaurant-bar fréquenté par des étrangers à Bamako ayant fait cinq morts (trois Maliens, un Français et un Belge). Cette opération a été revendiquée par le groupe jihadiste Al-Mourabitoune de l’Algérien Mokhtar Belmokhtar
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Photo à titre d'illustration